Une exposition à Paris sur la persécution des homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie

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Un exposition sur la persecution des homosexuel-le-s dans l'europe nazie

À partir du 17 juin au Mémorial de la Shoah à Paris, le musée explore l’histoire de la persécution des homosexuels et des lesbiennes durant le Troisième Reich.

Une exposition sur les triangles roses aux enjeux multiples
L’exposition qui s’ouvre à partir du 17 juin présente plusieurs documents historiques n’ayant jamais été présentés en France. Elle lève le voile sur ceux que l’on appelle les triangles roses. Au lendemain de la guerre, rares furent les hommes et femmes homosexuels à prendre la parole et témoigner. En Allemagne, leur statut de victimes fut nié en raison de l’homophobie très présente et du paragraphe 175 du Code pénal allemand, criminalisant les relations sexuelles entre hommes qui restera en vigueur après 1945, jusqu’en 1994.

En faisant la lumière sur cette stigmatisation et cette persécution, le Mémorial de la Shoah répond à un enjeu de mémoire, mais pas seulement.  L’enjeu est aussi scientifique puisqu’en dressant l’état des lieux de ce que l’on sait de cette discrimination on souhaite rétablir la vérité, abonde la commissaire de l’exposition. Et enfin, il y a un enjeu d’actualité car les questions liées à l’homophobie sont malheureusement loin d’avoir disparu.

Parler des hommes et des femmes
L’exposition éclaire également le destin des lesbiennes afin de montrer qu’elles aussi ont subi cette stigmatisation de la part du régime nazi.

Si les femmes n’étaient pas inquiétées par des articles de loi – sauf en Autriche – elles furent souvent arrêtées sous un autre prétexte. Elles ne portaient pas le triangle rose mais étaient enregistrées comme «juive», «asociales», ou encore «criminelles». Le terme «lesbisch» apparaît d’ailleurs sur certains documents dans la marge, près du nom de certaines détenues.

Souvent envoyés au camp de concentration de Sachsenhausen situé à 30 kilomètres au Nord de Berlin, les «triangles roses» étaient placés dans une zone restreinte afin de limiter les contacts avec les autres déportés. Il faut comprendre que l’homophobie était présente aussi parmi les détenus et l’on considérait l’homosexualité comme une maladie contagieuse, d’où cette organisation.

On estime que parmi les 100 000 personnes lesbiennes et homosexuelles, 50 000 firent l’objet d’une condamnation et 15 000 à 5000 furent envoyés en camps de concentration où la majorité périra.

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