Taïwan a décidé de ne pas envoyer d’équipe l’an prochain aux Gay Games de Hong Kong (11-19 novembre 2022) par crainte que ses athlètes et ses entraîneurs soient arrêtés s’ils agitent le drapeau de l’île ou mentionnent son nom, a révélé un responsable local.
Le seul endroit d’Asie à avoir légalisé le mariage pour tou·tes ne sera donc pas représenté lors de la 11ème édition des Gay Games, lancés en 1982, mais la première sur le continent asiatique, dans un territoire autonome chinois, Hong Kong, qui fait l’objet d’une stricte reprise en mains par Pékin, regrette le Taiwan Gay Sports and Movement Association (TGSMA).
Cette décision intervient alors que les succès d’athlètes taïwanais aux Jeux olympiques de Tokyo ont relancé le débat sur la participation de l’île, dont la souveraineté est toujours contestée par la Chine, à des événements sportifs internationaux.
« Nous avons décidé de ne pas envoyer une équipe nationale car nous nous attendons à ce qu’elle ne puisse pas porter le nom de Taïwan et nous ne pouvons pas assurer la sécurité de nos athlètes », a expliqué Yang Chih-chun, le président de la TGSMA.
En revanche, Yang Chih-chun a indiqué que son association, membre de la Fédération des Gay Games, était prête à aider tout athlète taïwanais souhaitant y participer à titre individuel, mais « sans l’encourager », à cause des lois sécuritaires hongkongaises qui, selon lui, permettent « des arrestations sans aucune raison ».
La Chine estime que Taïwan fait partie de son territoire et a plusieurs fois réitéré sa menace d’en reprendre possession, éventuellement par la force. Elle interdit à l’île de se présenter sur la scène internationale sous son nom officiel de « République de Chine » ou sous celui de « Taïwan ».
Séparées politiquement depuis 1949, Taïwan et la Chine continentale rivalisent afin d’obtenir le plus possible d’alliés diplomatiques. Mais le régime communiste a pris un net avantage : seuls 15 États du monde reconnaissent l’État taïwanais aux dépens de la République populaire de Chine.
Aux JO de Tokyo, les athlètes taïwanais concouraient sous la bannière « Taipei chinoise », du nom de la capitale de l’île.