Dès votre arrivée, l’odeur vous accueille. On sent une cuisine exquise, des effluves qui titillent les narines et qui ouvrent l’appétit. Le chef prépare de bons petits plats réconfortants, comme le faisait votre mère ou votre grand-mère! Mais oubliez le resto, le café ou le bistro : c’est au Dépanneur du Village que ça se passe! Oui, vous avez bien lu! Paul Mathieu, qui est aussi chef au resto Rebel, propose tout un menu de plats à emporter plus délicieux les uns que les autres.
Pâtés chinois, hamburger steak, macaroni au fromage, ravioli au veau, filet de saumon, poulet BBQ, pâtes aux crevettes, joue de bœuf, spaghetti bolognaise, pain de viande (à la sauce demi-glace au Porto), rôti de palette et ainsi de suite : le tout est cuisiné sur place avec des produits frais. Avez-vous l’eau à la bouche?
La passion de la cuisine
Certains connaissent Paul Mathieu comme l’ancien directeur du Théâtre National, associé à l’époque au Club Date; d’autres l’ont connu comme le concepteur du resto Rebel ou le directeur du Complexe Sky. Mais Paul, qui a aussi eu une carrière de chanteur, cuisine aussi, et ce depuis un très jeune âge. «J’avais 14 ans lorsque j’ai commencé à cuisiner, dit-il. Ma mère était tombée gravement malade et il fallait nourrir mes frères et sœurs plus jeunes que moi. Alors j’ai appris à cuisiner, à faire des plats familiaux, des sauces, des pâtés, etc. Puis, avec le temps, c’est devenu une véritable passion et j’ai développé le goût pour la cuisine et pour mijoter des plats. »
Comment se fait-il que Paul se soit retrouvé au Dépanneur du Village? «Au début de la pandémie, Denise [une autre employée du Dépanneur] faisait tous les sandwichs et les clients en redemandaient. Je discutais souvent avec les employé.e.s du Dépanneur et je leur ai proposé de cuisiner quelques plats. Au début, j’en faisais sept ou huit. Les commentaires étaient toujours très bons, mais on ne disait pas que ça venait de moi. Je voulais d’abord connaitre la réaction de la clientèle. On arrivait le lendemain et tous les plats étaient vendus. C’est là que j’ai décidé d’en faire plus et de proposer un menu. On a donc officialisé la chose, d’où ma photo sur la vitrine avec le menu! Ça fait 45 ans que je suis dans le Village, donc les gens me connaissent. Les critiques sont très positives. Et en temps de pandémie, lorsque tout était fermé, ça me changeait les idées», explique Paul Mathieu.
Un menu aux tendances de plus en plus internationales
Maintenant, le menu propose 27 à 28 plats par semaine. Mais Paul n’est pas seul : s’est joint à lui Stéphane, un sous-chef qui œuvre également en cuisine au Rebel. «La sauce à spaghetti de Stéphane est extraordinaire et il est bon dans les desserts aussi, confie Paul. On s’amuse énormément. On fait beaucoup de recettes beauceronnes. On peut préparer environ 185 plats en une journée. On commence à 7h et on termine vers 14h. Pourtant, la cuisine du Dépanneur (au sous-sol) est toute petite, mais nous sommes préparés. Ça roule!» Ici, tous les ingrédients sont frais. «Il n’y a pas de produits congelés. Je travaille uniquement avec les viandes et du poulet de la Maison du Rôti (sur Mont-Royal)», assure Paul. Tranquillement, l’équipe étend l’offre des plats servis. On y va avec de la moussaka grecque, du poulet général Tao, du poulet tandoori, des brochettes de poulet marinées, de la salade grecque et plus encore. Ici, Paul insiste pour dire que la salade grecque est la recette originale de Peter Sergakis, le propriétaire du Rebel et du Complexe Sky. «C’est lui qui m’a montré à la faire. Il n’y a pas de laitue là-dedans, c’est la vraie recette, avec des tomates, des oignons, des poivrons, des olives, etc. Peter m’a beaucoup appris en cuisine. Les gens l’oublient souvent, mais Peter est lui-même chef, c’est comme ça qu’il a commencé», indique-t-il.
«Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi Denise au Dépanneur. C’est elle qui prépare les sandwichs, les petites salades de macaroni et de patates, etc. Elle est là depuis 10 ans maintenant. Elle fait au moins 100 sous-marins par jour et tout sort; il n’en reste plus à la fin de la journée. Avec les plats de Denise et les miens, on vend environ 1 000 items par semaine. C’est complètement fou! La demande est là et les gens apprécient ce qu’on fait», précise Paul. Lorsque la pandémie a frappé, il a donné sa démission en tant que directeur général du Complexe Sky, en même temps ou presque, que le chef du Rebel. Quand les restos ont
rouvert Paul décide de retourner en cuisine au Rebel. On le retrouve donc, aussi, dans ce restaurant avec Stéphane, offrant un tout nouveau menu qui revient aux premiers jours du Rebel, avec des recettes propres au resto, tels que des tartares, de l’agneau, etc.»,
explique-t-il.
«Éventuellement, on se mettra à faire des plats pour les autres dépanneurs du propriétaire puisque le Dépanneur du Village n’est pas son seul commerce. C’est agréable d’avoir cette reconnaissance. Mais c’est aussi très agréable de cuisiner et de voir que nos plats se vendent rapidement. Je suis très content et j’espère que ça va durer», poursuit Paul qui, à 63 ans, n’est pas près de rendre son tablier. C’est même tout le contraire. «Ce n’est pas parce que j’ai 63 ans que je n’ai pas d’énergie, que je vais arrêter; bien sûr que non. J’aime ce que je fais et je vais le faire aussi longtemps que possible», conclut-il avec le sourire.
INFOS | Dépanneur du Village 1273 rue Sainte-Catherine Est, Montréal.
T. 514-524-3256 ou www.facebook.com/DepanneurVillage