Série documentaire de sept heures, The Andy Warhol Diaries revient de manière exceptionnellement riche sur la figure ultramédiatisée du pape du pop art, disparu en 1987.
Les documentaires à propos d’Andy Warhol (1928-1987) – l’artiste emblématique du pop art – ne manquent pas. Parmi les récentes contributions majeures, on se souviendra d ‘Andy Warhol, le pape du pop art, un film en deux parties de près de quatre heures, de Ric Burns, ou Andy Warhol’s America, de Francis Whately, qui revient en trois heures passionnantes sur ce que l’Amérique a fait de Warhol et Warhol de l’Amérique.
Netflix propose à son tour une somme de quelque sept heures en six épisodes, The Andy Warhol Diaries, d’Andrew Rossi. Cette série documentaire prend comme fil conducteur le Journal d’Andy Warhol, un pavé posthume dont l’édition originale, établie par Pat Hackett, est parue en 1989 (et traduite en français, chez Grasset, en 1990).
Pat Hackett, entrée comme secrétaire et assistante, en 1968, au service de l’artiste et devenue une amie proche, allait, à partir de 1976, prendre chaque matin en note ce que lui disait Andy Warhol de sa soirée de la veille. Elle intervient fréquemment au cours de The Andy Warhol Diaries, ainsi qu’un très grand nombre de témoins essentiels de l’époque.
La richesse des images (archives publiques et privées, mais également des scènes reconstituées), la finesse de la réalisation, du montage et de la bande-son témoignent que The Andy Warhol Diaries, produit par Ryan Murphy, a bénéficié d’un budget conséquent.
Autre particularité : la voix off de Warhol, reconstituée par un outil d’intelligence artificielle, lit les extraits du Journal. Le résultat, bluffant, pourrait être malaisant si Warhol n’avait pas dit vouloir être une machine, car « elles ont moins de problèmes »…
Ceux qu’intéresse l’œuvre de l’homme aux perruques argentées – la créature qui, encore aujourd’hui, occulte le créateur – y trouveront matière à réflexion et à débat, notamment sur la production tardive de Warhol et son rapport avec l’épidémie de sida, qui faisait ses premiers ravages.
La relation avec Jean-Michel Basquiat, que Warhol avait pris sous son aile, est scrutée de manière approfondie : leurs toiles peintes à quatre mains, en 1985, mais aussi l’attirance amoureuse et sexuelle de Warhol pour le jeune homme d’origine haïtienne et portoricaine. Certains proches de Basquiat n’excluent pas une possible réciprocité temporaire de la part de ce dernier.
INFOS : The Andy Warhol Diaries à voir sur Netflix.