Le nombre de suprémacistes blancs et d’autres extrémistes violents au sein de l’armée canadienne augmente «à un rythme inquiétant», selon un rapport publié lundi qui accuse le commandement de ne pas en faire assez pour combattre cette tendance.
«La réalité, c’est qu’un racisme généralisé existe au sein de notre institution et que nous devons l’éliminer», a souligné lors d’une conférence de presse la ministre de la Défense Anita Anand. Le rapport pointe aussi la diffusion de l’islamophobie, de l’antisémitisme, du racisme contre les personnes noires et autochtones, ainsi que du sexisme et de l’homophobie chez les militaires canadiens.
L’échec des autorités militaires à combattre cet extrémisme «affecte de façon négative les capacités opérationnelles, mine le bien-être (des soldats) et met en danger la sécurité du Canada», indiquent ses auteurs.
Anita Anand a indiqué qu’un total de 326,5 millions de dollars canadiens avaient été affectés lors des deux précédents budgets fédéraux au «changement de culture dans l’armée». Mais les adeptes de ces idéologies extrémistes se cachent de mieux en mieux, par exemple en cryptant leurs communications ou en passant par le darknet, note le rapport, tandis que les efforts visant à les débusquer restent «isolés et inefficaces».
En outre, de nombreuses recommandations depuis 20 ans en la matière sont restées lettre morte, «mal mises en oeuvre, enterrées ou même abandonnées», remarque Sandra Perron, qui a co-signé le rapport. «Dès lors qu’on leur prête attention, (ces groupes) changent de nom, de symboles», a prévenu le chef d’état-major, le général Wayne Eyre, appelant à rester «très vigilants et informés» pour pouvoir les repérer.