Productions Luc Dauphin vient de lancer une campagne de sociofinancement afin de pouvoir mettre la main finale sur le montage et la postproduction d’un documentaire sur les Sœurs de la perpétuelle indulgence de Montréal. Alors que les producteurs de films s’appuient de plus en plus sur la propriété intellectuelle établie (adaptation d’œuvres existantes, remake ou suites) pour financer leurs projets ou sur les organismes de soutien à la culture, les cinéastes indépendants doivent la plupart du temps envisager d’autres moyens pour finaliser leur production. Le sociofinancement est une option viable sur laquelle bien des productions indépendantes et documentaires font appel.
Depuis leur création, Kickstarter et GoFundMe auraient permis à plus de deux millions de personnes de soutenir la production de 20 000 documentaires. Par exemple, plus de 105 000 $ US ont été recueillis pour la production du documentaire Finding Vivian Maier, nommé aux Oscars en 2014, et, plus récemment, 1,1 million de $ US pour Who the F * @% is Frank Zappa. Des films québécois et canadiens, comme Les Affamés de Robin Aubert, ou plus récemment le prochain film de Phil Comeau, Belle-Île en Acadie, ont aussi fait appel au sociofinancement.
Le journaliste Denis-Martin Chabot a suivi des sœurs montréalaises ici et aussi dans leurs péripéties à San Francisco et à Paris. « Nous avons interviewé l’un des fondateurs de l’ordre — Kenneth Bunch dont le nom de Sœur est Sister Vicious Power Hungry Bitch — lors de notre passage à San Francisco », explique Denis-Martin Chabot, journaliste. « Nous avons également réalisé de nombreuses entrevues avec des Sœurs de Montréal, de France et d’ailleurs dans le monde. On a hâte de pouvoir vous montrer ça. » La productrice et réalisatrice France Dauphin tient à rappeler, quant à elle, que la boite de production « n’a reçu aucun financement public pour ce travail. Nous avons mis toutes nos économies. Nous avons besoin de votre aide pour terminer le montage et la postproduction. »
Leur film fera découvrir le surprenant discours des Sœurs de la perpétuelle indulgence, qui risque d’ébranler les convictions de bien des gens. Peut-on associer spiritualité et sexualité ? Ou la foi et le plaisir ? Peut-on avoir la foi sans croire en Dieu ? Peut-on porter une soutane sans faire le vœu de chasteté ? Peut-on être Sœur quand on est un homme ? A-t-on besoin d’être religieux pour faire le bien ? Le documentaire Les Sœurs de la perpétuelle indulgence répond à toutes ces questions. Elles nous apprennent que l’habit ne fait pas le moine, mais qu’il fait la Sœur… drag queen. Pour propager un message d’amour sans jugement, un amour qui englobe tous et toutes sans égard à leur genre, identité ou expression de genre, orientation sexuelle, origine ethnoculturelle, rang social, niveau d’instruction, handicap ou condition de santé… elles se réapproprient les rites et les signes très ostensibles d’une religion oppressante aux nombreux édits condamnant le plaisir, le plaisir sexuel surtout.
Productions Luc Dauphin se spécialise dans la production de documentaires sur les communautés de la diversité des orientations sexuelles et des affirmations de genre. Rappelons qu’on leur doit Les 2 villages (2017), qui racontait l’histoire du Village à Montréal.
INFOS | participer au financement : gofund.me