Les militants activistes à l’origine du parc de l’Espoir, Michael Hendriks, René Leboeuf, et Roger Le Clerc, ne veulent pas seulement se souvenir de celles et ceux qui sont mort.e.s du sida, mais souhaitent aussi rappeler combien la pandémie a changé notre perception de la maladie, souligner que les malades sont des acteur.trice.s incontournables dans les soins à recevoir, et enfin que l’on n’oublie pas à quel point le sida a marqué et marque encore nos vies. Un moment solennel important qui se déroulera le 31 juillet à 19h au parc de l’Espoir, pendant la 24e Conférence internationale sur le sida qui se tiendra à Montréal.
« Le parc de l’Espoir doit rester une mémoire vivante », commente Roger Le Clerc, en entrevue au téléphone. « On croit que tout est réglé et on ne transmet pas cette histoire aux plus jeunes, et surtout aux plus jeunes gais. » Pour l’activiste, cette transmission doit se faire et les communautés LGBTQ+ devraient être plus actives pour faire connaitre cette histoire.
Trois invité.e.s seront présent.e.s pour répondre aux questions des militant.e.s présent.e.s. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, le Dr Jean-Pierre Routy (voir l’article P. 30) et le Dr Anthony S. Fauci, directeur du National Institute of Allergies and Infectious Diseases (NIAID) du National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis. Comme le Dr Routy, le Dr Fauci fait partie des pionniers de la lutte contre le sida, les deux étant actifs depuis 35 ans dans ce domaine.
Roger Le Clerc tient aussi à associer dans ce devoir de mémoire le grand bouleversement apparu il y a 33 ans lors de la 5e Conférence internationale sur le sida à Montréal. « Lors de cette conférence, les militants sida et les malades se sont invités pour faire entendre leurs voix, pour être parties prenantes dans les discussions et que la parole ne soit plus uniquement celle des spécialistes », se souvient Roger Le Clerc. « Et cela a changé profondément la suite des choses les années qui ont suivi. Les activistes, les malades ont pu toujours être présents et actifs dans tout ce qui touchait au sida, il y a eu un avant et après Montréal en 1989. »
Le thème proposé aux trois invité.e.s se tourne vers l’avenir, « Où en serons-nous dans 20 ans avec le sida ? », car aujourd’hui des personnes sont encore contaminées ici au Canada et dans le reste du monde, mais aussi parce qu’il n’y a aucun traitement qui permet d’éliminer le virus, au mieux peut-on le rendre indétectable.
INFOS | PARC DE L’ESPOIR, dimanche 31 juillet à 19h.