Je ne sais pas pour vous, mais les vacances n’ont pas été de tout repos. Mais je ne me plains pas. J’ai tout de même eu l’occasion de voyager dans l’est des États-Unis, et ce, sans COVID-22 à l’horizon et sans perte de bagages. Il faut dire que je n’ai pas opté pour l’avion. Avais-je réellement le choix ? J’aurais bien aimé, mais ces jours-ci les options sont limitées, car les services le sont également. Par manque de personnel, dit-on, notamment. Je pose à nouveau la question qui tue : pouvez-vous bien me dire où sont passés les gens ?
Je veux bien croire qu’il y a eu de la mortalité liée à la pandémie, ou encore des départs à la retraite dus au vieillissement de la population, mais quand même ! Je peux dire que j’en ai vu du monde en voyage ou en train de se balader dans les rues de Montréal à l’occasion des divers festivals estivaux. Bref, y’en a du monde ! Y sont juste pas au travail, faut croire…
Parlant de travail. Après plus de cinq belles années passées avec l’équipe du Réseau des lesbiennes du Québec, mes activités professionnelles me mènent ailleurs. En fait, malgré un curriculum vitae très LGBT, elles m’ont toujours menée vers l’enseignement du cinéma au cégep, ce que j’ai continuellement fait en parallèle d’ailleurs, mais à présent c’est du temps plein qui m’attend, ce qui fait en sorte que je quitte mes fonctions au RLQ. Bien sûr, je ne serai pas bien loin et je continuerai de soutenir le Réseau et ses initiatives et, croyez-moi, la prochaine année vous en promet de très belles ! J’ai d’ailleurs très hâte que vous puissiez tenir entre vos mains le livre Archives lesbiennes : d’hier à aujourd’hui produit par le RLQ et qui sera lancé à la prochaine Journée de visibilité lesbienne en avril 2023. J’ai également très hâte de vous présenter mon livre sur le cinéma gai, qui paraitra également au printemps 2023. À suivre…
En fait, on ne peut pas vraiment sortir la militante de l’enseignante qui est en moi. Et vice versa. J’ai toujours milité pour l’art et la liberté et je vais continuer de le faire. J’ai toujours éduqué (et je me suis toujours éduquée) à travers mon militantisme (dont font partie ces chroniques), et je continuerai toujours de le faire.
Je crois que l’art — qui inclut bien sûr le cinéma et l’écriture — est un puissant exutoire, un moyen
d’expression qui possède maintes fonctions, du militantisme à l’éducation. Si la rentrée est différente pour moi, cette année, puisque les milieux communautaires et éducatifs possèdent leurs lots de différences, il n’en demeure pas moins que c’est, pour moi, leur potentiel en tant que moteurs de changements sociaux qui fait toute la différence. Et qui fait que je les chérirai sans cesse. Au moment d’écrire ces lignes, l’été bat son plein et tout le monde est en vacances. Du moins, tout le monde tente de prendre l’avion ou de retrouver ses bagages. Sauf moi, qui suis en train d’écrire cette chronique
empreinte de nostalgie et de renouveau. Je termine d’ailleurs avec quelques lignes sur mes vacances dans l’est des États-Unis, puisque le début de ma chronique a été plutôt laconique sur le sujet.
J’ai visité quelques villes américaines en un peu plus d’une dizaine de jours, dont la mythique Provincetown. J’y ai voyagé avec mes parents. Et les chiens. Je sais. Provincetown, c’est plus une destination couple (or single) gay friendly. Certes, totalement dog friendly (coup de cœur : faire du vélo électrique avec Jazz).
Et Jazz de se faire admirer comme « the tiniest dog in the world ». Alors que nous marchions dans les rues downtown, mes parents observaient les flamboyants hommes gais déambuler dans les rues. Après quelques jours, mon père y est allé de son commentaire : « C’est fou comme il y a beaucoup d’hommes homosexuels ici », suivi de « les femmes, elles, on les voit moins ». (Sans surprise…) Bon, c’est certain qu’avec mon radar (pas si bon, je vous rassure) je spottais plus les lesbiennes que mon père, mais ce que j’ai aimé de son commentaire c’est qu’il a pu constater à quel point des personnes gaies, lesbiennes, bref des personnes LGBTQ+ pouvaient évoluer librement dans un environnement sain et ouvert d’esprit. Je me souviens que mon père m’avait dit lors de mon coming out, il y a plus de 20 ans, qu’il n’avait rien contre mon orientation sexuelle, mais que j’aurais « plus de misère dans la vie ».
De Provincetown à Montréal, du militantisme communautaire aux bancs d’école, je crois, finalement, que je n’ai pas eu plus de misère dans la vie qu’une personne hétérosexuelle. Il y a eu des moments difficiles certes, des situations que les hétéros ne vivent pas et ne pourront jamais comprendre, des choses à assumer, à revendiquer, à militer, etc. Il y en aura toujours d’ailleurs, car la voie empruntée n’est pas celle de la majorité de la population. Quand vous êtes dans le 10 %, vous surfez toujours sur la marge, mais cela ne veut pas dire pour autant que vous ne pouvez pas éprouver de plaisir à prendre les vagues !
Si vous avez des commentaires, des suggestions, des idées de sujets, n’hésitez pas à m’écrire, ça me fait toujours plaisir de vous lire !
Bonjour Lise. Provincetown c’est pour faire la fête. Au début des années 80 je m’y rendais pour le weekend. A cette époque j’avais quitté Montréal et l’Uqam pour vivre une belle histoire d’amour avec Patricia â Cambridge près de Boston. Aujourdh’hui 40 ans ont passé et je suis célibataire sur une île à 15,000 km de Montréal. Loin d’un milieu Lgbtq, nous avons eu notre 2e année de gay pride içi on a appelé ça, journée de visibilité…Bonne rentrée avec tes étudiants en cinéma. J’aimerai quelques suggestions sur les films lesbiens à ne pas manquer et des films réalisé par des femmes.