Dimanche, 16 mars 2025
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    Semaine du Neuf : Un festival en hommage au compositeur Claude Vivier

    Du 7 au 17 mars, on pourra assister à la toute première édition d’un festival appelé La Semaine du Neuf, un véritable hommage à Claude Vivier (1948-1983), un compositeur québécois prolifique décédé très jeune. Au Monument national et au Conservatoire de Montréal, il y aura des concerts, projections, tables rondes et discussions. Organisé par Le Vivier, ce tout nouveau festival tend à faire connaître les œuvres de Vivier ainsi que la musique moderne à travers ces concerts et ces musiciens.

    «La Semaine du Neuf est un clin d’œil aux « Événements du neuf » imaginés par Claude Vivier et d’autres grandes figures de la musique contemporaine montréalaise : Lorraine Vaillancourt, le regretté José Evangelista et John Rea», peut-on lire dans le communiqué annonçant l’événement. Les gens se réunissaient ainsi le 9 de chaque mois, à neuf heures du soir, pour des activités musicales ayant pour objectifs la musique contemporaine de création sous toutes ses formes. «Bien sûr c’est un clin d’œil aux «Événements du neuf», mais c’est aussi pour souligner le 75e anniversaire de naissance du compositeur et le 40e anniversaire de son décès. Pour revisiter le répertoire de la musique d’hier et celle d’aujourd’hui. On désire regrouper les membres du Vivier – qui est un diffuseur spécialisé formé de l’association de 61 artistes et organismes musicaux – pour cet événement et mettre de l’avant et faire rayonner les œuvres de ce grand compositeur de chez nous […]», explique Jeffrey Stonehouse, l’idéateur du projet et directeur artistique.

    Claude Vivier

    Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, Claude Vivier est né à Montréal et a fait des études au Conservatoire de musique de Montréal, au début des années 1970, où il étudie la composition avec le professeur Gilles Tremblay (un disciple québécois d’Olivier Messiaen), avant d’aller étudier en Europe, en Hollande et en Allemagne. Il compose des musiques jouées lors de concerts à la Société de musique contemporaine de Montréal (SMCQ). Vivier effectuera aussi des voyages au Japon et à Bali d’où certaines sonorités seront inspirées. Remportant une bourse du Conseil des arts du Canada, en 1982, il s’envolera pour Paris où il entreprendra d’écrire un opéra sur la mort de Tchaïkovski.

    Le 7 mars 1983, Claude Vivier est assassiné sauvagement chez lui par un prostitué de 21 ans qui sera condamné plus tard pour les meurtres de plusieurs homosexuels. Curieusement, on retrouve sur son bureau une œuvre inachevée intitulée Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele (Crois-tu en l’immortalité de l’âme).

    Ensemble NEM © Le Vivier

    S’il y a un événement à ne pas manquer dans ce festival, ce serait quoi ? «C’est le concert du 7 mars, avec Lorraine Vaillancourt (amie et collaboratrice de Claude Vivier) qui dirigera le Nouvel Ensemble Moderne (NEM) et qui interprèteront des œuvres de la dernières période de la vie de Vivier. Ils seront accompagné par la soprano flamande invitée Katrien Baerts», ajoute Jeffrey Stonehouse. On y entendra aussi une pièce-hommage du compositeur serbe Marko Nikodijevic.

    Klara du Plessis – Light composé par Jimmie LeBlanc © Le Vivier

    Mais ce festival est-il accessible au public néophyte qui ne connaît pas nécessairement la musique moderne ? «On s’aventure ici dans des rencontres interdisciplinaires, comme la soirée du 9 mars PROJET LONELY CHILD, un spectacle avec la chanteuse torontoise Stacie Dunlop où l’on mélange la musique de Claude Vivier avec les arts du cirque avec le tissu aérien d’Angela Murdoch et de Holly Treddenick (cube aérien) [avec les interprètes David Therrien-Brongo et le quatuor Bozzini], cela rend la chose plus accessible au grand public. Donc oui, c’est accessible. La plupart des concerts sont précédés d’événements de médiation culturelles et il y a aussi des projections, donc ce n’est pas réservé qu’à un certain public ici», de continuer Jeffrey Stonehouse qui est un musicien flutiste.

    Stonehouse mentionne, également, la soirée du 15 mars, en collaboration avec le Festival International du Film sur l’Art (FIFA), Le collectif vocal Phth présente une audacieuse version cinématographique de LOVE SONGS. Cette commande du Vivier permettra de célébrer notamment les identités multiples, où l’androgynie, l’ambiguïté des genres et la sexualité libre révèlent les mutations du monde contemporain. Un côté queer très assumé tant par le compositeur du siècle passé que par les interprètes d’aujourd’hui! Une soirée qui sera enrichie par la projection d’un mono-opéra LIGHT de Jimmie Leblanc sur un texte de l’écrivaine montréalaise Klara Du Plessis.

    «Pour les gens de notre communauté, Claude ne définissait pas son identité sexuelle. Et cette représentation perdure dans le temps, indique Jeffrey Stonehouse. Il ne s’affichait pas nécessairement à cette époque-là, il faut se replacer dans ce contexte-là aussi, mais on peut considérer aujourd’hui qu’il était bisexuel. Les gens de notre communauté peuvent donc découvrir Claude Vivier [à travers ce festival qui lui est dédié].»

    INFOS | La Semaine du Neuf / Hommage à Claude Vivier, du 7 au 17 mars 2023
    levivier.ca


     

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