La mini crise du verglas n’a pas seulement causé des problèmes d’absence de chauffage et d’électricité, mais elle a aussi donné du fil à retordre aux propriétaires de véhicules électriques. De nombreuses bornes ont manqué de courant, contraignant les propriétaires à faire des kilomètres supplémentaires pour récupérer un peu d’or bleu en sachant qu’ils ne seraient pas seuls à attendre leur tour pour une recharge salvatrice. La voiture électrique modifie nos comportements, elle oblige à plus de prévoyance. Pas seulement en matière de temps à parcourir avec une recharge ou de localisation des bornes les plus proches, ce qui est somme toute assez facile grâce à des moteurs de recherche. La météo s’invite plus qu’autrefois dans la prévision de nos déplacements. Le froid, le vent et bien sûr des intempéries comme nous venons d’en vivre commandent la prudence quant à la vérification des batteries et de l’autonomie qu’elles nous réservent ou non.
Pour l’instant, le Jeep Wrangler n’a pas de version électrique, sinon hybride rechargeable. Mais le constructeur prévoit une gamme 100 % électrique à l’horizon 2030. D’ici là, il faudra se contenter encore quelques années d’une bonne vieille motorisation thermique. Une technologie qui ne rebutera pas les aficionados et aficionadas de ce modèle hors du temps. Pour 2024, le Jeep ne fait pas peau neuve et pourtant la mue qu’il subit lui redonnera le souffle nécessaire pour franchir cette décennie sans trop de difficultés.
Abordons tout de suite la question. Le Jeep Wrangler ne fait pas l’unanimité. Il a a utant de détracteurs que de défenseurs. Trop gourmand, symbole du gaspillage et même anti-écologique quand il arpente forêts, collines et autres contrées naturelles, le Jeep rassemble sous son nom tout ce que détestent celles et ceux qui n’aiment pas en général les autos. Et en plus, il ne serait pas confortable. Dans le camp d’en face, le Jeep représente un art de vivre, un symbole de liberté, un désir d’aventures et un rapprochement avec la nature, qu’il nous permet d’explorer même dans les coins les plus reculés. Un point commun entre les deux équipes adverses : on aime la nature et l’on veut en profiter. Je ne trancherai pas.
Si toutefois j’avais un Jeep, je ne quitterais pas souvent la ville, mais je souhaiterais qu’il me sauve de quelques longues pelletées de neige pour quitter le stationnement après une bonne bordée. Quant à m’enfoncer dans des sentiers forestiers boueux et jouer à saute-mouton sur divers obstacles, aussi naturels soient-ils, trop peu pour moi. Une simple promenade sur des sentiers bien balisés dans un bois et tout mon corps me dit que je ne suis pas fait pour les sports extrêmes.
Il n’en reste pas moins que le Jeep est mythique. Il fait partie de notre paysage depuis plus de 80 ans, rien de moins. Très peu se souviennent qu’il s’agit d’un véhicule américain développé pour l’armée par Willys-Overland à partir de 1941. Il deviendra rapidement un des emblèmes de la Seconde Guerre mondiale. Petit véhicule tout-terrain, il était apprécié pour ses qualités de robustesse, sa maniabilité et ses capacités de chargement.
Une version civile sera développée dès 1945. La légende pourra alors se construire. Connu au départ sous le nom de Jeep CJ, le petit tout-terrain évoluera tranquillement jusqu’à aujourd’hui, au gré des changements de propriétaire de la marque. Il se déclinera en plusieurs versions, avec empattement long ou à quatre portes. En 1987 apparait le Wrangler, qui reste encore celui qui s’approche le plus, sur le plan de l’apparence, de celui que l’on trouve de nos jours. Mais il a conservé ses qualités premières, se classant comme le véhicule tout-terrain par excellence avec son toit et ses portières démontables, entre autres. Le Jeep, malgré sa popularité, avait besoin d’un coup de jeune, et surtout d’embarquer la technologie qui faisait défaut à la génération précédente comme le Apple CarPlay et l’Android Auto sans fil, le modem Wi-Fi 4G et le système de navigation TomTom. Plus question de se perdre même dans les coins les plus reculés.
C’est de face que l’on remarque le changement le plus notable. La calandre demeure, avec la grille composée de sept ouvertures, mais elle est moins agressive, les parechocs avant sont plus proéminents. À l’intérieur, si l’on a conservé une planche de bord toujours aussi droite, elle intègre enfin un écran multimédia digne de ce nom puisqu’il atteint 12,3 po. Depuis sa création, le Jeep a conservé des phares ronds. Dans les années 80, la marque Chrysler avait imposé des phares rectangulaires, mais devant le grand nombre de critiques reçues, le constructeur a fait volte-face et est revenu à cette signature emblématique de la calandre aux phares ronds.
Mais pour les fidèles de la marque, c’est sous le capot que tout se passe. Ou plutôt sous le châssis. Quels sont les changements et les améliorations qui rendent, si ce n’est déjà le cas, plus efficace le Jeep hors route ? La version Rubicon, la mieux équipée pour se jouer des ornières, est munie de l’essieu arrière flottant Dana 44 HD Full-Float, autorisant sans modification additionnelle la monte de pneus de 35 po. Ceci donne un couple plus efficace à la roue et augmente entre autres la capacité de remorquage.
Bien évidemment, le Jeep est connu pour sa consommation élevée. Une des solutions est de choisir le modèle 4xe, un hybride rechargeable qui change la donne en faisant baisser drastiquement la consommation lors d’une utilisation raisonnable du véhicule. Bien sûr, comme tous les hybrides, l’autonomie en conduite électrique seulement est faible, d’une trentaine à une quarantaine de kilomètres, mais en appuyant sur le bouton « mode hybride », le véhicule gère automatiquement l’utilisation du moteur thermique et du moteur électrique, alternant l’un ou l’autre en fonction de la conduite.
Il n’existe pas moins de six versions du Wrangler (Sport, Willys, Sahara, High Altitude, Rubicon et Rubicon 992) et selon le modèle choisi la facture peut passer du simple au double. Les prix pour le Wrangler 2024 n’ont pas encore été annoncés, mais il est vrai qu’il vient tout juste d’être dévoilé au Salon international de l’automobile de New York le mois dernier. Dans un avenir proche, la marque se lancera dans un modèle tout électrique. Le Wrangler sera alors fin prêt pour 80 autres années.