Jeudi, 12 décembre 2024
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    Louise Villeneuve est décédée

    Si le nom de Louise Villeneuve n’évoque rien pour les jeunes générations, les plus anciens et anciennes s’en souviendront. Louise Villeneuve a été doorwoman, gardienne de sécurité dans plusieurs bars du Village, y compris le K.O.X. / Katakombes / K2, le tout premier Sky Pub et dans d’autres établissements tels le club pour lesbiennes Bilitis. Une femme forte aux épaules carrées, mais cela n’a pas empêché le cancer de l’emporter le 17 mars dernier, à l’âge de 62 ans. Elle avait été bénévole pour plusieurs causes et organisations, dont le festival de films LGBTQ+ Image + Nation et Divers/Cité (qui organisait les célébrations de la Fierté avant Fierté Montréal).
     
    Coup sur coup, après avoir vu disparaitre une autre figure importante de la communauté en la personne de la photographe Camille Maheux (dans l’incendie du Vieux-Montréal, le 16 mars dernier), voici que c’était au tour de Louise Villeneuve de partir pour d’autres horizons presque 24 h plus tard. « Elle a lutté pendant longtemps contre le cancer, mais elle a fini par en mourir », souligne sa grande amie de longue date et souvent collègue de travail Christine Dubreuil, qui a œuvré comme « barwoman » dans les mêmes clubs que Louise Villeneuve.

    « Dans les bars, elle était souvent la seule femme que les gars aimaient, elle avait un physique imposant. Elle avait été dans l’armée. Elle était bien acceptée aussi dans le monde cuir. Elle avait une allure tough, mais elle était respectueuse, elle en imposait, mais en même temps les gens se sentaient en sécurité avec elle », indique Claudine Metcalfe, notre ancienne collègue de Fugues et rédactrice en chef du défunt magazine Gazelle. « Elle était impliquée en effet aussi dans le milieu cuir, elle connaissait beaucoup de gens dans ce milieu-là et travaillait jadis au Fétiche Café. Elle et moi avons ainsi perdu beaucoup d’ami.e.s de ce réseau-là en raison du sida [dans les années 1990] », d’ajouter Christine Dubreuil. 

    Comme on l’a mentionné, elle avait été dans les forces armées canadiennes, où elle a connu énormément de discrimination. « C’est pour ça qu’elle a continué à se battre durant toute sa vie pour l’avancement des droits des LGBTQ+ et qu’elle a milité dans plusieurs organisations, elle s’était fait une carapace à cause de ce qu’elle avait vécu dans l’armée. C’est pour cela qu’elle était devenue une femme d’action », explique Claudine Metcalfe. Voilà plusieurs années, Louise Villeneuve était partie s’installer en Colombie-Britannique, puis en Nouvelle-Écosse. C’est en Colombie-Britannique qu’elle rencontre sa conjointe, Terry, avec qui elle s’était mariée. Malheureusement pour Louise, sa conjointe est décédée l’an dernier. Une grande perte pour elle, comme on peut s’en douter. « Louise faisait ce qu’elle avait toujours aimé faire, elle était commissionnaire-gardienne de sécurité, elle avait ce côté-là d’être rassurante envers les gens, de les protéger […] », de dire Christine Dubreuil.

    « Lorsque je me présente aux élections municipales, en 1994, dans Saint-Jacques [pour le parti RCM — Rassemblement des citoyens de Montréal], elle m’accompagne dans le porte-à-porte, elle m’encourage et m’appuie. C’était rassurant de l’avoir à mes côtés. C’était une femme discrète et qui a toujours travaillé pour la communauté […] », de souligner Claudine Metcalfe. 

    « Elle était en effet toujours là pour moi, toujours là pour aider les plus faibles, ceux et celles qui en ont besoin. On pouvait lui demander n’importe quoi… », de renchérir Christine Dubreuil qui a travaillé 21 ans dans différents bars de la communauté. 

    « C’est ainsi qu’elle a été des tous premiers défilés de Divers/Cité, elle assurait la sécurité et épaulait la cofondatrice de l’organisme, Suzanne Girard, continue Christine Dubreuil. […] Elle s’était impliquée aussi dans les organismes de la Fierté en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse, elle n’a jamais cessé d’être une bénévole et militante », se remémore ici Christine Dubreuil.  Ainsi s’en est allée celle que plusieurs surnommaient « Loulou » ou encore « caporal Villeneuve », ils et elles s’en souviendront sûrement !  « Elle était, comme on dit, une force tranquille », de conclure Claudine Metcalfe. L’équipe de Fugues tient à offrir ses plus sincères condoléances aux proches de Louise.  

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