Les actes anti-LGBT+ enregistrés sont en augmentation de 129%, souligne le cabinet de la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.
Former les forces l’ordre, soutenir les associations, mieux punir les insultes dans les stades ou inclure les familles homoparentales dans les formulaires à l’école… Le gouvernement dévoilait le 10 juillet un nouveau plan de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT+.
Ce plan 2023-2026, qui comprend une centaine de mesures, s’inscrit dans la continuité des actions réalisées en faveur de l’égalité des droits sous le précédent quinquennat, comme la PMA pour toutes, l’ouverture du don du sang aux hommes gays et bis et ceux ayant des relations sexuelles avec des hommes, l’interdiction des thérapies de conversion.
Malgré ces avancées, depuis 2016, les actes anti-LGBT+ enregistrés sont en augmentation de 129 %, souligne le cabinet de la ministre déléguée Isabelle Rome, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, qui présentera le plan lundi dans les locaux de l’association SOS homophobie.
Le dépôt de plainte reste par ailleurs encore marginal : 20 % des victimes de menaces ou violences déposent une plainte et seulement 5 % des victimes d’injures.
En 2022, SOS homophobie a reçu 1 195 témoignages de situations de LGBTphobies en France, soit une hausse de 5 % par rapport à 2021.
Le plan insiste notamment sur le renforcement de la formation initiale et continue des forces de police et gendarmerie. D’ici à mai 2024, le but est de former à ces enjeux 100 % des effectifs.
Nous « allons faire un état des lieux des agressions locales avec l’objectif de renforcer les patrouilles de sécurité aux bons endroits, au bon moment », indique-t-on aussi au cabinet d’Isabelle Rome.
Quelque sept millions d’euros, s’ajoutant aux trois millions déjà annoncés en août dernier, seront alloués pour renforcer et pérenniser le soutien aux centres LGBT+.
Ambition affichée : co-financer l’ouverture de 10 nouveaux centres d”accueil et d’accompagnement d’ici à 2027.
« Pour toute personne qui sera condamnée par un tribunal pour propos homophobe dans un stade, nous allons travailler à faire en sorte que le juge prononce par principe une peine complémentaire d’interdiction de stade », souligne-t-on aussi de même source.
Parmi les autres mesures du plan : un renforcement de la formation des professionnels de santé et de l’éducation aux enjeux d’inclusion et de lutte contre la haine anti-LGBT+.
Dans ce dernier domaine, le plan prévoit de lutter contre le harcèlement scolaire à caractère LGBTphobe en mettant en place des adultes référents dans les collèges et lycées. Il permettra également l’usage de formulaires inclusifs pour que les élèves enfants de couples de même sexe puissent indiquer comme représentants légaux, deux pères ou deux mères.