Grande gagnante de la deuxième saison de Drag Race Belgique, animée par notre Rita Baga nationale, Alvilda participera au mégaspectacle Drag Superstars de Fierté Montréal, le vendredi 9 août prochain (reporté au samedi 10). Fugues a pu discuter avec la reine européenne qui est devenue il y a quelques années la fille de la superstar Sasha Velour.
AVIS DE DERNIÈRE MINUTE de FIERTÉ MONTRÉAL – VENDREDI 9 aout 2024
«En raison des pluies torrentielles et des rafales de vent allant jusqu’à 80 km/h annoncées et pour assurer la sécurité de toustes, nous sommes dans l’obligation de malheureusement annuler nos activités extérieures prévues pour aujourd’hui, notamment la Journée communautaire sur la rue Sainte-Catherine Est ainsi que la Soirée 100% Drag sur l’Esplanade du Parc olympique, qui sera partiellement reportée à demain. La tempête tropicale Debby ne nous empêchera pas de célébrer notre fierté, c’est pourquoi nous sommes en train de travailler très fort avec les artistes et producteur·rice·s pour vous offrir une journée inoubliable le samedi 10 août, avec une programmation encore plus diversifiée et un site complètement ensoleillé. Nous sommes conscient·e·s que ceci amènera son lot de questions de votre part et nous vous reviendrons avec plus de détails le plus rapidement possible (billets VIQ, billets Rencontre avec les drags, programmation, etc.). Y a-t-il quelque chose de plus queer que notre résilience? Pour l’instant, préparez-vous à vivre la Fierté demain samedi 10 août à partir de 15h sur l’Esplanade du Parc olympique et à partir de 11h sur la rue Sainte-Catherine Est pour la Journée communautaire.
Un plan de journée de pluie en toute gaieté? Le programme de courts métrages en ligne 11 revendications = 11 court métrages en collaboration avec image+nation. festival film LGBTQueer Montréal, l’exposition Les dessous de Fugues Magazine aux Archives gaies du Québec, l’exposition Hors cadres du GRIS Montréal à l’Écomusée du fier monde, une sortie cirque ce soir au Monastère pour le Cabaret de la Fierté et une soirée festive à la Société des arts technologiques [SAT] avec Unikorn. Tous les détails sur notre site web. Venez également encourager aujourd’hui les commerces du Village tout en étant à l’abri et en restant au sec.Restez à l’affût de nos médias sociaux pour les détails à venir. Merci de votre compréhension.» FIERTÉ MONTRÉAL
Es-tu déjà venue à Montréal, au Québec ou au Canada ?
Alvilda : Non, je n’ai jamais mis les pieds sur le continent nord-américain. J’ai d’ailleurs prévu de rester 20 jours à Montréal avec mon compagnon. Je vais performer au début et ce sera
ensuite des vacances pour visiter. On veut profiter de la ville, découvrir les lieux et la vie queer montréalaise. On a peut-être un projet de venir vivre un an à Montréal. Mon rêve est aussi de faire un petit crochet à New York.
Quel genre de numéro prépares-tu pour Drag Superstars ?
Alvilda : J’aime les numéros dansés avec une grande énergie pour faire la fête. Mon numéro sera un mash-up de deux chansons : Hype de Glitterati et I Slay de Tina Parol. Je ne prends pas ce show à la légère. Il y a un line-up de fou et j’ai envie de faire une bonne première impression. Je me fais faire trois nouvelles tenues pour venir à Montréal. Une équipe de danseurs m’aide à monter le numéro. J’ai demandé à Alex Paradoxe, qui avait fait la chanson de mon talent show à Drag Race Belgique, de faire le remix des deux chansons. C’est beaucoup de préparation.
Comment décris-tu la drag belge ?
Alvilda : Le drag belge n’a pas de signature. Par exemple, Drag Race France est beaucoup plus tournée vers la mode et l’élégance, avec des perruques hyper bien structurées, alors qu’en Belgique c’est tellement éclaté que ce serait difficile de faire un amalgame de tout. Je crois que c’est notre force. On peut aller dans tous les sens. Une queen ne va pas forcément se cantonner à un type de drag. Même si j’ai gagné Drag Race Belgique, ça ne fait pas de moi la figure du drag belge. Les participantes étaient très différentes l’une de l’autre. Et je suis très différente de Drag Couenne, qui a gagné la première saison.
À quoi ressemblait ton niveau de confiance au début de Drag Race Belgique ?
Alvilda : J’étais assez confiante, car je m’étais vraiment préparée à participer à l’émission.
Je n’avais pas auditionné pour la saison un, parce que je voulais tout faire pour être prête pour la deux. Je suis arrivée effrayée, mais préparée.
Malgré trois victoires en maxi challenges, on te voyait beaucoup douter. D’où vient cette impression de ne pas être à la hauteur ?
Alvilda : J’ai un gros syndrome de l’imposteur. Le défi de design était celui que je redoutais le plus et le fait qu’il arrive au deuxième épisode, avec le risque qu’il me fasse partir la première, ça me mettait beaucoup de pression. La peur de ne pas y arriver et d’être éliminée, en plus de la fatigue, a fait remonter dans ma tête l’impression que je ne serais pas capable, que je n’y arriverais jamais et que c’était trop difficile. Encore aujourd’hui, ma confiance est à travailler. C’est un combat de tous les jours. Je vais toujours douter et essayer de m’améliorer.
Plusieurs personnes queers ont le réflexe de surperformer et de chercher l’excellence pour contrebalancer l’impression d’avoir été inadéquates pendant longtemps. Ressens-tu cela ?
Alvilda : C’est exactement ça ! Quand j’étais petit, à l’école, je me faisais harceler parce que j’étais efféminé et que j’étais gai sans le savoir : on m’avait déjà catégorisé avant que je ne comprenne cette part de moi. Donc, je m’étais dit que je devais être parfait pour qu’on ne puisse m’attaquer sur rien d’autre que ça. Ce serait leur seul point d’attaque. Donc, ça laisse des traces.
À quoi ressemble ta drag ?
Alvilda : Je me décris comme la belle et la bête. J’ai commencé en Club Kid, ce que je fais
encore dès que je peux. Je vais aussi du côté de la femme fatale très sexy. Il y a tout un spectre chez Alvilda. Elle est avant tout une performeuse. C’est ce que j’aime faire le plus.
Qu’est-ce qui t’a amenée à essayer la drag ?
Alvilda : J’étais comédien et je me suis rendu compte que je ne m’y retrouvais pas, alors j’ai fait une école de maquillage. Dans ma classe, il y avait un garçon qui faisait du drag au Brésil auparavant et qui s’est relancé en Belgique. Pour la blague, il m’a proposé d’aller à la Pride ensemble en drags. J’ai refusé. Il m’a un peu suppliée, alors j’ai accepté. Finalement, j’ai adoré ! On a rencontré des drags qui nous ont proposé de participer à une scène ouverte. Mon ami ne voulait pas le faire en solo, alors je l’ai fait pour lui. Depuis, je n’ai plus quitté le drag.
Qui sont les drags qui t’inspirent ?
Alvilda : Sasha Velour surtout. Elle est arrivée à un moment où je ne me sentais pas bien dans ma vie. J’étais un peu en dépression. Plusieurs choses refaisaient surface. En la découvrant dans Drag Race, j’ai compris qu’elle assumait sa différence, qu’elle embrassait l’idée de réfléchir par soi-même pour créer son art et qu’elle mettait de la signification dans tout ce qu’elle fait, ses costumes et ses performances. Ça m’a énormément parlé.
Comment est-elle devenue ta drag mother ?
Alvilda : J’avais fait un tatouage sur mon torse en hommage à Sasha. J’étais allée la voir à Amsterdam dans un show qui s’appelait Club Kid. Je lui avais montré le tatouage lors d’un Meet & Greet qui se passe normalement très vite, mais elle m’avait gardée 10 minutes avec elle. J’ai pu lui expliquer tout ce qu’elle représentait pour moi. L’année suivante, je l’ai revue à Anvers, elle m’avait reconnue et elle m’avait suivi sur Instagram. Ensuite, nous avons bossé ensemble sur un bateau pendant une semaine. On a vraiment connecté à ce moment-là. Depuis, elle m’a dit qu’elle était ma mère. Elle m’encourage beaucoup à croire en moi.
INFOS | Drag Superstars, animé par Rita Baga, comptera sur la présence d’Alvilda, mais également de Black Peppa, Brooke Lynn Hytes, Denim, La Grande Dame, Mistress Isabelle Brooks, Naomi Smalls, Sacha Colby, SIsi Superstar, Tenderoni, et Venus. Le vendredi 9 août, de 21h à 23h (reporté au samedi 10 aout)sur l’Esplanade du Parc Olympique.
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