Les deux dernières années ont été riches en comédies romantiques où la perte de son âme d’enfant et la rencontre de l’être aimé vont toujours de pair avec les célébrations du temps des Fêtes. L’année 2024 ne propose qu’une seule nouveauté notable, mais la hotte de Saint-Nicolas renferme toujours celle des années précédentes !
Les intrigues de ces films sont très souvent télégraphiées à l’extrême. Le grand classique étant l’homme ou la femme carriériste, issu.e de la grande ville, dont le cœur s’est progressivement racorni et qui doit, contre son gré, séjourner à la campagne où le bonheur des choses simples se conjugue avec la rencontre d’un.e voisin.e croquignolesque. Difficile d’être le moindrement surpris, mais on les regarde toujours avec plaisir.
The Holiday Sitter (La nounou de Noël)
Sam (Jonathan Bennett) est sur le point de quitter New York pour des vacances bien méritées lorsqu’il reçoit un appel de sa sœur qui a besoin d’un gardien pendant qu’elle et son mari se rendent au chevet d’une mère dont ils vont adopter le bébé naissant. Sam est tout sauf enthousiaste, mais arrivé sur place, une solution inespérée se présente sous la forme de Jason (George Krissa), un voisin qui, en plus d’être un entrepreneur en construction, semble avoir un don naturel avec les enfants. Évidemment, des flammèches vont rapidement embraser les deux hommes. Il y a cependant un hic puisque Jason désire avoir des enfants, alors que Sam y est allergique : les deux hommes pourront-ils se rejoindre ? Poser la question, c’est y répondre.
Malgré une prémisse mille fois rabâchée, le film fonctionne au quart de tour. Les acteurs sont très convaincants, l’action est rythmée, l’humour contagieux et il est impossible de ne pas fondre devant la chimie des deux acteurs. Le film est une production Hallmark et on peut sentir toute la puissance de la chaîne derrière la qualité de cette réalisation.
The Holiday Sitter disponible en anglais, en achat ou en location, sur diverses plateformes.
Single All the Way (Que souffle la romance)
Peter (Michael Urie) en a assez d’être le célibataire qui subit le regard compatissant de sa famille et propose donc à son colocataire, Nick (Philemon Chambers), de se faire passer pour son copain. Dès leur arrivée, son plan s’écroule puisque sa mère lui a arrangé un rendez-vous avec son instructeur de gym, James (Luke Macfarlane). Peter trouvera-t-il l’amour entre les bras de James ou Nick se révélera-t-il l’élu, caché dans l’ombre ? Encore une fois, poser la question, c’est y répondre. Ce qui change la donne tient avant tout dans la candeur d’un récit auquel on se plaît à croire, de même que dans la qualité d’interprétation.
Le jeu de Michael Urie et de Philemon Chambers est particulièrement convaincant et offre des moments relativement émouvants, sans jamais verser dans un pathos dégoulinant de cannelle. Il faut également souligner que presque tous les personnages secondaires sont singulièrement bien étoffés. À ce sujet, il mentionnons la présence de Jennifer Coolidge, interprétant une tante alcoolique qui tente de renouer avec son passé d’actrice en montant sa vision personnelle de la nativité.
Fait à noter, le film a été tourné au Québec, plus précisément dans le quartier Griffintown et à Sainte-Agathe-des-Monts.
Single all the Way (Que souffle la romance) disponible, en anglais et en français, surNetflix.
It’s a Wonderful Knife (Un Noël sans fin)
Loin de la comédie romantique, ce film emprunte plutôt les codes des films d’horreur. La veille de Noël, un an après avoir électrocuté un tueur psychopathe, Winnie Carruthers (Jane Widdop) fait le souhait de ne jamais avoir vu le jour puisque son existence lui semble dorénavant dénuée de sens. Une aurore boréale exauce son vœu et elle se retrouve dans une réalité où le tueur est toujours en activité et compte plusieurs dizaines de victimes à son actif, dont le frère gai de la jeune fille. Évidemment, personne ne prête foi à ses alertes concernant l’identité du tueur puisque, dans cette réalité, elle n’a jamais existé. Personne, à l’exception de Bernie (Jessica McLeod), la marginale de l’école, qui va lui prêter mainforte et pour qui elle va se découvrir de tendres sentiments.
Bien que marqué par des moments de tension intéressants, le film s’essouffle un peu dans sa dernière partie, tout en demeurant une curiosité intéressante.
It’s a Wonderful Knife disponible, en anglais, sur Shudder et AMC.
Friends & Family Christmas
Cette autre production Hallmark nous fait suivre les démêlés de Danielle (Georgia Humberley Gonzalez), qui choisit de demeurer à New York pour passer du temps avec ses amis plutôt qu’en famille avec des parents particulièrement coincés. Le hasard de cette rencontre dans ce contexte de Noël sera l’occasion de voir fleurir une relation amoureuse entre les deux femmes.
Friends & Family Christmas disponible, en anglais, sur Stack TV, via Prime Video.
Smiley
Cette minisérie espagnole de 2022 suit Alex (Carlos Cuevas), un athlétique barman, désespéré de ne pas avoir une relation stable. Il envoie un emoji de sourire à sa dernière conquête d’un soir, Lolo, et devant l’absence de réponse il se met en colère. Il laisse donc un message vocal pour lui dire ce qu’il ressent, sauf que… il s’est trompé en composant le numéro de téléphone et c’est un certain Bruno (Miki Esparbé) qui le reçoit. Les deux hommes se rencontrent et constatent qu’ils ont peu en commun : Bruno est tout sauf un oiseau de nuit ou un amateur de conditionnement physique. Tout semble donc mener vers un cul-de-sac, mais une série de malentendus les amènera à revoir leurs aprioris et à s’ouvrir l’un à l’autre.
La série ne se prend jamais trop au sérieux, mais sait également comment ménager des moments plus dramatiques assez touchants. Au-delà de l’intrigue principale, la minisérie peut également se targuer d’offrir une gamme de personnages LGBTQ assez étendue, avec des arcs narratifs relativement bien étoffés.
Les huit épisodes de Smiley sont disponibles en espagnol et dans un excellent doublage français, sur Netflix.
La nouveauté 2024 : The Holiday Exchange
Le film suit deux hommes stressés par leur vie trépidante, Wilde (Taylor Frey) et Oliver (Rick Cosnett), qui décident d’échanger leurs maisons respectives pendant le temps des Fêtes. Chacun retrouve la sérénité et l’amour sur le paillasson de leur nouvelle demeure en la personne de Julius (Samer Salem) et puis Henry (Daniel Garcia). La romance s’enflamme dans deux villes très différentes : la très ensoleillée Los Angeles et le plus qu’enneigé village de Brilfax.
Le film suit un peu la même prémisse que celui de 2006 The Holiday (Les vacances) mettant en vedette Cameron Diaz et Kate Winslett. Difficile de juger de la qualité du film puisque, au moment d’écrire ces lignes, il n’est pas encore disponible sur le territoire canadien, mais il devrait sans doute être offert, en anglais, sur Prime Video.