Deux étudiants, condamnés pour relation homosexuelle par un tribunal islamique de la province conservatrice d’Aceh, dans l’ouest de l’Indonésie, ont été fouettés en public jeudi, un châtiment dénoncé par les défenseurs des droits humains.
Si les relations entre personnes de même sexe ne sont pas illégales dans le reste de l’Indonésie, elles tombent sous le coup de la loi dans la province ultraconservatrice d’Aceh, la seule à imposer la charia dans le pays à majorité musulmane. La flagellation a eu lieu jeudi dans un parc de Banda Aceh, la capitale provinciale.
Le premier homme, accusé d’être l’initiateur de la relation, a reçu 82 coups d’un bâton en rotin et le second 77 coups, devant des dizaines de personnes venues y assister. Deux autres hommes ont reçu respectivement 34 et 8 coups pour avoir participé à des jeux de hasard en ligne, selon les procureurs.
Les deux étudiants ont été arrêtés en novembre par la police alors qu’ils se trouvaient ensemble dans une chambre d’hôtel louée à Banda Aceh. Des défenseurs des droits humains ont critiqué ce châtiment, dénonçant la discrimination envers la communauté LGBTQ dans le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde.
«L’intimidation, la discrimination et les violences contre les personnes LGBTQ à Aceh sont comme un puits sans fond», a déclaré Andreas Harsono, chercheur sur l’Indonésie à l’ONG Human Rights Watch.
«Les relations sexuelles intimes entre adultes consentants ne devraient jamais être criminalisées et personne ne devrait être puni en raison de son orientation sexuelle réelle ou supposée», a réagi Montse Ferrer, directrice régionale adjointe d’Amnesty International, dans un communiqué, qualifiant la peine infligée d’«acte de discrimination horrible».
Source: Stop Homophobie