Le narrateur de ce récit prend la décision d’effectuer une retraite fermée et c’est dans ce cadre qu’il couche sur papier toutes les idées qui lui traversent la tête et qui représentent, en condensé, le déroulement de sa vie.
On peut malheureusement se demander si tout cela n’aurait pas dû demeurer à l’état de concept. En effet, malgré qu’il y ait quelquefois un lien logique dans la succession des souvenirs, on se lasse assez rapidement de l’ensemble qui évoque beaucoup plus une liste d’épicerie qu’autre chose.
Il est plutôt difficile d’être interpellé par une succession d’idées du type : «Je me souviens de la bibliothèque en carton que j’avais construite. Je me souviens de la collection de vaisselle à chablons.»
Il faut toutefois avouer que certains des énoncés de l’auteur sont révélateurs d’un talent certain. On peut notamment citer : «Je me souviens d’un projet que je n’ai pas eu le temps de réaliser et de pas avoir aujourd’hui encore les moyens de le faire».
Ou à : «Je me souviens qu’au matin on s’était branlé. Je me souviens de la surprise en voyant son sexe. Je me souviens d’avoir pris sa queue et la mienne et d’avoir fantasmé en nous branlant.»
Une curiosité.
Les choses communes / Nicolas Pages. Paris : Flammarion, 2001. 235p.