Nous sommes à l’aube du règne de Néron. Sporus, un enfant que son père n’a jamais reconnu, est considéré comme esclave dans sa propre maison où il est utilisé comme prostitué par sa belle-mère, tenancière d’une maison de débauche.
À la suite du meurtre d’un vieux sénateur débauché, meurtre dont il est injustement accusé, il devra accepter de devenir «galle» : la catégorie des prêtres de Cybèle qui ont pour caractéristique principale d’être tous castrés.
Sa vie ne change pourtant qu’en apparence. D’un naturel insolent, son caractère n’est nullement changé par la prêtrise, et, bordel pour bordel, celui de Cybèle est tout simplement mieux aménagé. C’est alors qu’il fera la connaissance d’un homme qui bouleversera sa vie et à qui il sera même marié : Néron. Un être qu’il ne peut s’empêcher de trouver répugnant, pathétique et attachant à la fois.
Le bel Appolonius sera toutefois celui pour qui il rendra plus tard les armes et avec qui il prendra part aux diverses intrigues qui auront lieu pendant le règne de Néron. Sa fidélité à l’empereur se verra par ailleurs récompenser de surprenante manière.
Inspirés d’un personnage qui apparaît brièvement dans le Satiricon de Pétrone, les mémoires de Sporus s’avèrent une lecture des plus plaisantes. Le style est alerte et le lecteur y glane une foule d’informations sur la vie quotidienne de la Rome antique. On peut notamment penser aux passages sur la vie quotidienne des castrats qui foisonnent de détails surprenants.
Moi Sporus, prêtre et putain / Cristina Rodriguez. Paris : Calmann-Lévy, 2001. 284p.