Une bédé française où l’auteur et dessinateur Benoît Prévot nous démontre la grande maîtrise de son coup de crayon dans la plus pure tradition des bandes dessinées de facture européenne.
L’action se déroule en 1922. Red, dit Angelface, et Alan sont deux malfrats qui viennent de commettre un vol d’importance. Suite à cet exploit qui leur permettrait de dire adieu aux jours de disettes, Angelface offre à Alan une nuit d’amour comme il n’en a que rarement connu.
Mais voilà qu’à son réveil, Alan se rend compte que son compagnon a disparu avec tout leur butin. Il se lance alors à sa poursuite et découvre que ce dernier s’est embarqué pour l’Amérique et décide de faire de même.
De son côté, Angelface, non content des sommes déjà en sa possession, séduit les hommes du paquebot et les dépouille un à un de leurs espèces sonnantes et trébuchantes. Il tombe cependant sur un caïd de la pègre qui va l’embaucher de force dans son équipe de séducteurs. À suivre dans un prochain numéro.
Une intrigue plus complexe que la très grande majorité des bédés qui naviguent dans les mêmes eaux. Les dessins sont exécutés dans les tons sépia, ce qui leur donne une facture des plus classiques.
Les poses des personnages manquent cependant parfois de naturel, surtout dans les scènes de baise où le tout semble un peu figé (contrairement à Patrick Fillion où les corps donnent une impression de tridimensionnalité).
Angelface n’en demeure pas moins un excellent achat et un plaisir pour les yeux!
Angelface, no 1 / Benoît Prévot. Béziers cedex : H&O, 2007. 28p.