Que se passe-t-il dans la tête d’un homophobe? Qu’est-ce qui motive un homme à sortir le soir et à se tenir aux aguets, à l’affût d’un « homo » à tabasser? Jean-Paul Tapie nous invite ici à pénétrer dans l’esprit d’un tel personnage.
Fabien Meyer a 37 ans, travaille dans une banque au service à la clientèle et est célibataire. Il pratique la musculation, les arts martiaux et la boxe, mais sans excès.
Une existence qui semble sans histoire. Pourtant, il ne peut s’empêcher d’aller, à l’occasion, « casser du pédé ». C’est par l’intermédiaire de son journal personnel qu’il nous est donné l’occasion d’examiner, non sans une certaine fascination, le personnage : ses relations avec sa famille, avec les femmes et avec les autres hommes.
Ce qui rend Le chasseur d’antilopes particulièrement intéressant est le fait que Fabien n’est pas un gros colon qui agit sans réfléchir. Au contraire, il est particulièrement articulé et n’hésite pas à exprimer ses moindres pensées, ses plus petites parcelles de réflexions ou de haine.
Ce n’est toutefois qu’à la toute fin qu’il nous est permis de découvrir la pièce finale du casse-tête qui nous permet enfin d’avoir une vue d’ensemble du personnage.
Un excellent roman dont l’intérêt ne se dément jamais.
Le chasseur d’antilopes / Jean-Paul Tapie. Béziers Cédex : H&O, 2007. 221p.