Christopher Rice, fils d’Anne Rice, a le don de créer des intrigues à la limite du vraisemblable, mais qui n’en demeurent pas moins toujours fascinantes.
Son tout dernier roman met en scène John Houck, un homme hanté par son passé : le suicide de son jeune frère, la relation plus que froide avec une sœur aînée qui l’a élevé et surtout, une erreur qu’il a commise alors qu’il était soldat au Moyen-Orient et qui a eu pour conséquence de sérieusement blesser son capitaine et ami, Mike Bowers.
Désireux de s’expliquer avec son supérieur et même, en un certain sens, de tenter d’expier sa faute, il décide de se rendre auprès de ce dernier, mais se retrouve devant le cadavre mutilé de celui-ci et réalise que l’homme pour lequel il éprouvait une admiration sans borne était gai.
Au fil d’une enquête, John en arrive à la conclusion que la victime désignée était probablement plutôt Alex, l’amant de Bowers. Afin de payer la dette qu’il ressent envers son capitaine, John décide de protéger Alex et de faire la lumière sur ce meurtre sordide.
La coexistence des deux hommes s’avère cependant plus que problématique et obligera l’ancien soldat à faire face à de vieux démons.
La culpabilité, l’hypocrisie et l’homophobie sont des thèmes généralement très présents dans les œuvres de Christopher Rice et le roman actuel n’y fait pas exception, particulièrement au niveau de l’analyse de ces thèmes à l’intérieur des forces armées.
Bref, un roman au rythme haletant qui en déconcertera peut-être certains mais plaira assurément à plusieurs, dont ceux qui, comme moi, ont particulièrement aimé son œuvre précédente, A density of souls.
Blind Fall / Christopher Rice. New York : Simon & Scribner, 2008. 304p.