Un roman exceptionnel tant au niveau de l’écriture que du thème abordé. En effet, le récit gravite autour d’une relation “amoureuse” entre Jérémie, 9 ans, et Arthur, 15 ans.
On ne peut, aux premiers abords, s’empêcher d’être mal à l’aise devant cette relation, mais le regard que l’auteur, Simon Boulerice, y porte est à ce point nuancé qu’il défonce rapidement nos hésitations.
En effet, le récit porte un regard à la fois enjoué et naïf, celui de la candeur avec laquelle un enfant perçoit ses premières amours sans se rendre compte, bien évidemment, que le motif fondamental du désir d’Arthur à son égard se limite à son extrême jeunesse et rien de plus. Une jeunesse qui s’effiloche cependant déjà au fil des semaines.
L’enfant ne réalise pas la manipulation qu’Arthur exerce à son égard pour l’amener à explorer de nouvelles pulsions jusqu’à ce que la fin du primaire arrive et que les intérêts d’Arthur pour Jérémie changent radicalement. Celui-ci s’accroche désespérément jusqu’à une conclusion des plus surprenantes.
Un univers à la fois candide et glauque dans lequel il est difficile de ne pas plonger. Les amateurs de cinéma seront par ailleurs servis puisque le roman regorge de références à de nombreux films qui viennent illustrer l’action.
Un premier roman étonnant!
Les jérémiades / Simon Boulerice. Montréal : Les Éditions Sémaphore, 2009. 152 p.