Lundi, 24 mars 2025
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    GOING DOWN IN LA-LA LAND : Le rêve américain à la sauce gaie

    Que feriez-vous si, malgré votre talent, votre détermination et vos pores assez resserrés pour la HD, Hollywood vous tournait éperdument le dos? Demandez à tous ces artistes en herbe qui enchaînent les auditions dans l’espoir de voir leur chance enfin tourner… ou rendez-vous au prochain Festival image+nation pour suivre les périples du séduisant Adam qui, fraîchement débarqué à Los Angeles dans l’espoir de devenir acteur, pénétrera au final l’univers de la porno. Pour son film Going Down In LA-LA Land, le réalisateur Casper Andreas a voulu avant tout exposer des parcelles de la réalité de certains de ces jeunes qui ont une soif de gloire exacerbée, le tout avec un humour parfois décapant.

    Même si, pour Going Down In La-La Land, Casper s’est inspiré du roman éponyme de l’auteur Andy Zeffer, il a dû sélectionner, éliminer et ficeler divers passages pour en faire une œuvre cohérente. «J’ai ajouté certains éléments qui n’étaient pas dans le livre pour attiser l’aspect dramatique ou comique, comme des événements et des dialogues directement tirés de ma propre expérience en tant que jeune acteur qui tente tant bien que mal de se tailler une place dans la constellation hollywoodienne», partage Casper, qui a décidé, il y a quelques années, de prendre le taureau par les cornes et de se lancer en production. Plus question d’attendre après ce téléphone qui ne sonnait guère souvent; aujourd’hui, c’est lui qui mène la barque et c’est lui qui décide qui monte à bords!

    Pour le rôle d’Adam, Casper a auditionné plusieurs acteurs avant d’arrêter son choix sur Matthew Ludwinski. «Le personnage d’Adam apparaît dans chacune des scènes du film et prend donc une place prépondérante au sein de la production. Je devais être certain de trouver un acteur avec un bon sens du punch pour les moments comiques, mais également en mesure de rendre l’émotion lors des scènes dramatiques», exigeait-il pour les biens de son œuvre.

    Matthew Ludwinski

    En ce qui concerne le rôle de Candy, Casper avait, dès le départ, jeté son dévolu sur Allison Lane, qu’il avait eu l’occasion de diriger dans un précédent film. «Allison était l’actrice idéale pour camper Candy, qui est désespérément en quête de célébrité et qui se remet d’une rupture amoureuse. Malgré le ridicule des situations dans lesquelles Candy plonge tête première, Allison a savamment dosé son jeu afin de rendre son personnage vrai, crédible et touchant, car, ne l’oublions pas, Going Down In LA-LA Land reste une ”dramédie” qui s’appuie sur la réalité », rappelle le réalisateur.

    Casper Andreas souligne à gros traits que le rêve de bien des jeunes artistes (comme Adam) de la Cité des Anges se heurte à cette dure réalité, où beaucoup abusent de leur pouvoir. «De nos jours, on ne voit plus vraiment d’acteurs qui obtiennent un rôle seulement parce qu’ils ont couché avec le producteur, par exemple. Le ”jeu” est plus sournois. L’acteur doit souvent user de charme avec tous ceux qui peuvent lui donner un coup de pouce pour sa carrière. Il se pliera à la moindre exigence de la personne en position de force pour être certain de ne pas la décevoir. Je suis persuadé qu’un tel comportement de soumission en a aidé plus d’un à démarrer sa carrière », avance-t-il. Comme Candy le dit si bien dans le film : «LA is all about who you know, you know»!

    L’œuvre de Casper Andreas s’est rapidement tournée en 19 longues et intenses journées dans divers endroits de Los Angeles, sous un ciel se faisant plutôt avare de soleil. «Le plus grand défi était de composer avec les interminables journées pluvieuses à cause desquelles j’ai, à plusieurs reprises, été dans l’obligation de reporter le tournage. Une situation assez embarrassante, puisque des gens me prêtaient généreusement leur maison!», ressasse-t-il avec un léger malaise, en exprimant au passage toute sa gratitude envers ceux qui l’ont appuyé dans son projet d’envergure… au budget aussi restreint que les capacités intellectuelles de Paris Hilton. Casper Andreas a, en effet, repoussé les limites du possible en donnant à son film des allures de méga production, en dépit de moyens plus que restreints.

    Le réalisateur a donc pris toutes les avenues lui permettant d’économiser, comme, fort probablement, épargner le salaire d’un acteur en s’octroyant un rôle dans sa propre production. Il brûlait d’envie d’interpréter Nick, soit celui qui incitera Adam à s’exposer dans son entier devant une lentille perverse. Puisqu’il a écrit, réalisé et produit le film, Casper se réjouit d’autant plus lorsqu’il reçoit des compliments sur sa performance d’acteur (il est le seul responsable de son succès). Mais comment le réalisateur, ayant troqué le moniteur pour les projecteurs, a-t-il réussi à diriger l’acteur? « En tant que réalisateur, je veux pouvoir m’asseoir et évaluer la vue d’ensemble pour m’assurer que tout fonctionne. En tant qu’acteur, je dois oublier tout et me concentrer sur l’émotion du personnage. Vous voyez un peu le manque de compatibilité entre les deux rôles? Même si le réalisateur était exigeant envers l’acteur, il demeurait conciliant et n’hésitait pas à lui accorder une prise de plus », rassure Casper. Nous serions curieux de savoir combien de fois le réalisateur a décidé de faire reprendre à l’acteur les scènes torrides avec Matthew Ludwinski!

    Casper Andres se réjouit de l’accueil chaleureux qu’a reçu Going Down In LA-LA Land de la part des critiques lors de différents festivals de films aux États-Unis au courant des derniers mois. «Le film a été primé à quelques reprises, et j’en suis très fier, mais c’est l’opinion du public qui compte toujours le plus. Je veux que les gens ressortent de la salle de projection avec le sourire », souhaite celui qui compte bien être présent lors du festival image+nation et découvrir Montréal, ville qu’on lui a tant vantée au fil des ans. Sera-t-il accompagné d’Allison Lane et de Matthew Ludwinski qui, ironiquement, viennent d’aménager à Los Angeles pour les mêmes raisons que leurs personnages? «Je ne pourrais pas m’avancer là-dessus, surtout s’ils sont aussi fauchés qu’Adam et Candy», nargue-t-il ses complices, en prenant le soin de rappeler qu’il s’est lui-même déjà trouvé dans cette position.

    GOING DOWN IN LA LA LAND sera présenté le samedi 5 novembre, à 21h30, au Théâtre Hall Concordia, situé au 1455, rue Maisonneuve Ouest, dans le cadre d’image+nation, qui aura lieu du 26 octobre au 6 novembre.

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