De douze jours pour les tout premiers Outgames mondiaux de 2006, cette «fermeture» de rue aux véhicules automobiles s’est déroulée durant environ 110 jours en 2013, toute une avancée… «L’été prochain, on fêtera déjà la 10e piétonisation dans Village. Le Vieux-Montréal, sur la rue Saint-Paul, nous a suivi en 2009, puis il y a eu la portion de la rue Sainte-Catherine du Quartier des Spectacles, en 2013, et enfin une portion de la rue Ontario dans Hochelaga-Maisonneuve à l’été 2015… Des comités d’experts l’envisagent pour la portion ouest de Sainte-Catherine, qui sera rénovée à partir de 2016. Ici, nous avons fait œuvre de pionniers et avons, semble-t-il, tracé le chemin à d’autres malgré les diverses embûches. Aujourd’hui, l’idée de piétonniser une artère commerciale majeure est bien présente dans l’esprit des gens, tant dans la population, chez les élus, que chez les fonctionnaires municipaux avec qui travaillent main dans la main les SDC dans les différents arrondissements», explique Bernard Plante, le directeur général de la SDC du Village.
Pour rester sur le même filon, en 2012 Sid Lee, sans doute la firme la plus créative de Montréal, mettait sur pied les conférences annuelles « C2-MTL » où l’on prône le mariage du commerce et de la créativité (les 2 « C »). En 2008, la SDC du Village créait l’événement estival « Aires Libres » «qui sans le savoir allait dans la direction qu’allait prôner C2-MTL 4 ans plus tard, en 2012», souligne M. Plante.
Mais il n’y a pas que cela. Sous la plume de Pierre-André Normandin, on lisait dans La Presse du 17 novembre dernier, que face aux divers projets proposés pour le réaménagement de la rue Sainte-Catherine Ouest, la Direction de la Santé publique de Montréal (DSP) déposait un mémoire qui préconisait de bannir la circulation automobile sur cette artère. Le mémoire de la DSP indique le fait que l’arrondissement de Ville-Marie affiche 4 000 accidents routiers avec blessés en cinq ans. C’est deux fois plus que sur le Plateau Mont-Royal par exemple. «Ces données probantes démontrent la nécessité de réduire le volume de circulation motorisé au centre-ville de Montréal» peut-on lire dans le rapport de la DSP tel que cité par M. Normandin de La Presse. «La mesure [l’interdiction de la circulation] devrait être permanente plutôt que saisonnière», lit-on dans l’article. «Aucune des options soumises à la consultation ne permet des améliorations notables au plan de la qualité de l’air, de l’augmentation de l’activité physique et de la réduction des traumas routiers», dit la DSP.
La DSP parle de villes comme Minneapolis (Minnesota) et Denver (Colorado) qui ont des artères commerciales identiques à la rue Sainte-Catherine et où la piétonnisation est un succès. Si certaines agglomérations n’ont pas réussi avec des piétonnisation c’est, toujours selon la DSP, parce que les ingrédients «générateurs de déplacements», tels que des touristes, des tours d’habitation et des universités, donc qui génèrent de l’achalandage, n’y étaient pas. À Montréal sur sainte-Catherine, ces « générateurs de déplacements » sont présents. «La piétonnisation de la rue Sainte-Catherine Est va donc dans tout ce sens-là en réduisant la pollution et les îlots de chaleur, en améliorant la sécurité des piétons et surtout en augmentant l’achalandage commercial, souligne Bernard Plante. Notre objectif est d’ailleurs d’augmenter les périodes de piétonnisation, avec le support de l’arrondissement Ville-Marie…»
En 2006, le Village devenait « Zone commerciale wifi gratuite » grâce à un partenariat avec l’OBNL « Ile sans fil ». C’est-à-dire que, dans la plupart des cafés, restos ou autres commerces, vous pouvez obtenir la connexion gratuite grâce à des bornes installées discrètement un peu partout sur les édifices et dans les commerces participants de la rue Sainte-Catherine Est et de la rue Amherst. Le Quartier des spectacles a suivi en 2013. La Ville de Montréal y réfléchi pour son 375e anniversaire, en 2017, en voulant l’étendre à l’ensemble des quartiers de la métropole !
L’art public
«Il y a aussi le développement de la collaboration avec les artistes en vue d’établir une présence de l’art public dans le Village de plus en plus marquée, d’abord avec Aires Libres, mais aussi pour le nouveau décor hivernal, d’où l’embauche de la commissaire en art public l’an passé, Aseman Sabet. La SDC poursuit donc dans cette voie et désire l’étendre encore plus, malgré des moyens financiers extrêmement limités», indique M. Plante.
À part le Partenariat du Quartier des spectacles qui dispose d’un budget de 6,5 millions $ par année provenant de la Ville, aucune autre SDC que celle du Village n’emploie de commissaire en art public. «Donc, là encore, on innove ici dans le Village, rajoute Bernard Plante. Aseman Sabet a le mandat de travailler sur l’art urbain pour les trois prochaines années sur le territoire de la SDC. Donc, il y a du développement à faire et des relations à établir avec les artistes et les différents acteurs du secteur.»
Sécurité et relations avec les organismes d’aide
Bien sûr, cela fait toujours jaser… Le Village est un des quartiers du centre-ville et, par conséquent, en subi les conséquences. La drogue en vente libre dans les parcs et sur les trottoirs, la prostitution, l’itinérance dont on ne semble venir à bout malgré le travail courageux de multiples organismes, et le désordre public qui s’en suit, constituent le lot du cœur de la cité, dont le Village qui y est adjacent. Lors d’une récente rencontre de l’état major du SPVM (Service de police de la Ville de Montréal), les instances policières préconisaient plus que jamais un partenariat avec les groupes du milieu sur les territoires des PDQ (poste de quartier).
«C’est ce que nous faisons déjà depuis plusieurs années, renchérit M. Plante. Voilà plusieurs années que nous travaillons de concert avec le PDQ 22 dans le but d’accroître la sécurité dans notre secteur. Parallèlement à cela, nous avons mis en place le projet «d’Intervenants de liaison» en 2012, avec deux intervenants (Cyril et Samuel) qui sillonnent le Village, été comme hiver, afin de régler ou prévenir certains problèmes, offrir des ressources et ainsi réduire les méfaits. Ils ont l’importante tâche de rester en contact avec les organismes tel le Refuge des jeunes, le ROC ou encore Spectre de rue, parmi tant d’autres. À date, la SDC du Village est la seule à avoir entrepris un tel programme, alors que le besoin se fait également criant dans les autres secteurs environnants. Cette entrevue me fait réaliser, avec du recul, que sans trop le réaliser nous étions, un peu, au devant de la parade. En terminant, je ne veux surtout pas oublier de souligner le travail de visionnaire dont fait preuve le conseil d’administration (bénévole) de la SDC depuis 2005 et celui de Christiane ma merveilleuse adjointe.»
Rue Amherst
La Phase 2 de l’illumination de la rue Amherst est maintenant complétée grâce à l’ajout de13 000 mini-lumières blanches LED, à partir du boulevard René-Lévesque jusqu’à la rue Robin. Malheureusement, malgré de multiples demandes de la part de la SDC, le gestionnaire (Groupe Alfid) de l’édifice à bureaux qui fait le coin Amherst et de Maisonneuve (1001 de Maisonneuve) n’a pas permis d’installer (aux frais de la SDC) les mêmes mini-lumières dans les arbres qui sont sur leur terrain et qui longent leur édifice sur Amherst, ce qui aurait permis une continuité visuelle de l’installation lumineuse.