Samedi, 22 mars 2025
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    City on fire : le roman d’une ville en feu

    Annoncé comme un événement littéraire, ce roman a l’insigne honneur d’avoir créé un brouhaha autour de sa simple existence. En effet, avant même que l’auteur n’ait trouvé un éditeur pour le manuscrit, les droits d’adaptation cinématographique en avaient déjà été acquis. Par la suite, se mirent en place des enchères serrées qui se conclurent par le versement de 2 millions de dollars en échange du simple droit de le publier.

    Mais qu’en est-il exactement? L’action se déroule entre 1976 et 1977 et met en scène une galerie de personnages dont les destins s’entrecroisent autour de l’un d’eux : William Hamilton-Sweeney III.

    Il y a longtemps, ce dernier a abandonné sa riche famille pour devenir le chanteur d’un groupe punk : Ex Post Facto. Sa seule passion, en dehors de la peinture et l’héroïne,  se limite maintenant à son amant, Mercer Goodman, professeur au lycée qui se complaît à penser qu’il va écrire le prochain Grand Roman Américain. 

    Deux groupes distincts gravitent autour de William. Le premier est articulé autour de sa riche famille et les jeux de coulisses financiers qui s’y déroulent et le second, autour du mouvement punk.

    À cela s’ajoute Larry Pulaski, un inspecteur de police en fin de carrière, et Richard Groskoph, un journaliste désillusionné : les deux hommes enquêtent sur une mystérieuse fusillade qui intervient à Central Park dans la nuit du 31 décembre 1976.

    La plupart des personnages n’auraient jamais dû se rencontrer puisqu’ils évoluent dans des cercles distincts. Leur point commun est pourtant le meurtre commis à Central Park : la question est de savoir pourquoi et quelle est l’importance de cette relation? De même, le destin de ces derniers va se révéler au cours du black-out du 13 juillet 1977 où la ville est plongée dans les ténèbres et la confusion.

    Le roman se veut donc à la fois une chronique du New York des années 70, celle du cheminement initiatique des différents personnages, un drame familial et un polar. L’ouvrage est une brique monumentale de 973 pages et certains critiques ont souligné qu’on aurait aisément pu en retrancher le tiers pour en rendre la lecture plus fluide.

    L’observation est effectivement pertinente, mais c’est paradoxalement cette même longueur qui permet une lecture en pelures d’oignon : en, effet, chaque page permet de mieux appréhender la complexité des personnages et leurs raisons d’être qui se révèle ainsi progressivement.  

    On se surprend à éprouver une sympathie rapide pour les différents protagonistes et à s’interroger sur leurs motivations et destins. La longueur du récit, fort bien traduit en français, n’entame donc que peu le réel plaisir que procure la lecture, de même que cette découverte du New York des années 70 à laquelle elle nous convie. 

    City on fire / Garth Risk Hallberg. Paris : Plon, 2015. 973 p. (Feux croisés)

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