Un ouvrage très curieux qui suscite actuellement une grande popularité en France. Il s’agit d’un manuscrit retrouvé il y a 10 ans, par Tristan Nibelong, dans le cadre de la rédaction de sa thèse portant sur la littérature homosexuelle en France au siècle des Lumières.
C’est dans un fonds d’écrits licencieux peu consultés, à la Bibliothèque nationale de Munich, qu’il fait la découverte de ce récit jusqu’alors méconnu. Le manuscrit relate les aventures galantes et masculines d’un proche de Louis XV dans le cadre d’un séjour de la Cour à la campagne en 1764.
Selon toute évidence, l’ouvrage fut fort probablement rédigé à la toute fin du 18e siècle par un auteur qui cherchait avant tout, par cet intermédiaire, à dénoncer les mœurs légères de la cour. Malgré tout, le récit n’en demeure pas moins fort distrayant et est même révélateur de la vision que l’on avait de l’homosexualité à l’époque.
Le ton est fleuri et parfois même un peu suranné, mais demeure toujours extrêmement distrayant.
« Jeune homme, ne m’étant pas du tout repenti des errements de mon adolescence – mon séjour à l’armée, autour de mes vingt ans, pendant la guerre de Sept Ans, n’avait que confirmé mes penchants, dans la promiscuité virile des camps militaires -, je me mis, aussi discrètement que je pouvais, à fréquenter les lieux de débauche de la capitale : le Cabaret du chaudron ou la Tour d’Argent rue Saint-Antoine, le Petit-Trianon près des Tuileries, la Croix d’or rue de la Roquette, le Roi des laboureurs place Maubert .»
Délicieux croisement entre une écriture de forme classique et d’un sujet des plus égrillard. Disponible en format numérique.
Chasse au daguet, ou, À la poursuite des beaux garçons / Tristan Nibelong. Paris : Textes gais. 123p..