Un premier recueil de poésie pour Mario Cyr qui, à ce jour, s’est avant tout exprimé sous le couvert du roman ou de la nouvelle. On a qu’à penser, par exemple, à certains titres emblématiques tels Et les mouettes tournoient obstinément au-dessus de nos corps, L’éternité serait-elle un long rêve cochon ou Mourir : Fragments.
La pierre d’assise de cette nouvelle forme empruntée s’articule ici autour d’une marginalité qui semble à la fois écartelée et nourrie entre des axes de douleurs et fierté. Mais même ce mal-être ici évoqué n’est-il pas porteur d’espoir et de rêve?
N’est-ce pas souvent ce qui nous incite à avancer et à contrer le poids d’un quotidien par trop sordide ou qui semble inextricable? Un regard nouveau même s’il s’inscrit toujours, il est vrai, dans la suite logique des thèmes qui sont chers à Mario Cyr : donner un sens à l’absurde ou l’irrationnel.
« Je m’époumone à te le dire / on a raison / de prendre pour le plus petit / gager sur la lueur / qui emplira l’espace / on n’a rien à perdre / sinon quelques plumes / tu me tiendras au chaud / j’écrirai à la mine. »
Dans les soirs parfaits / Mario Cyr. Trois-Rivières : Écrits des forges, 2017. 122p. (Poésie)