Dionne Brand n’en est pas à ses premières armes. Considérée comme l’une des auteures prépondérantes de la littérature canadienne-anglaise, on lui doit plusieurs œuvres primées dont certaines déjà traduites en français : Ossuaires, qui remporte le prix Griffin en 2011 et Les désirs de la ville, le Toronto Book Award, en 2006.
Dans ce nouvel opus, elle nous présente les entrelacs amoureux de plusieurs couples avec, comme toile de fond, une Toronto sensuelle dans laquelle s’entremêlent allègrement des individus de tous horizons : ethnies, orientations sexuelles, niveaux d’éducation, milieux criminels, familles d’accueil, etc.
Ghost et Bredi sont deux hommes qui cherchent désespérément à s’échapper de leur misère d’itinérance par le vol et le recel de voitures. Lia, soeur de Ghost, cherche à retrouver son grand amour dans la délicieuse Jasmeet qui semble être à la fois nulle part et partout.
June, de son côté, porte avant tout son regard vers un passé où se sont succédé de multiples amantes qui ont marqué sa chair. Elle ne semble paradoxalement pas réaliser que son présent est également occupé par une nouvelle femme : Sydney.
L’action se déroule sur une période de deux jours au cours desquels les différents personnages cherchent désespérément à (re)capturer ce sentiment diffus qu’est l’amour, qui semble toujours leur échapper.
Les passionnées de la capitale ontarienne y retrouveront également, semble-t-il, une description frappante de réalisme de sa diversité, de son charme et de sa culture.
L’amour, à peu près / Dionne Brand. Montréal : Tryptique, 2017. 214p.