«Miou-Miou a fait la tournée des médias avec moi avec cœur et générosité,me dit Stéphane Corbin, l’artiste derrière le projet musical Les Funambules. C’est une femme extraordinaire. Elle nous a ouverts des portes.» Mais il me fait une mise en garde: «Ne mentionne pas qu’elle est une de marraines des Funambules, car elle déteste ce mot!» Au bout du fil, Miou-Miou me répond, la voix enjouée.
Stéphane m’a dit de ne pas vous appeler «marraine» des Funambules…
Je n’aime pas le côté marraine, car c’est un collectif. Là, je fais la promo d’un nouveau film et quand on me demande de citer, dès que j’en ai l’opportunité, j’en parle.
Pourquoi on ne vous entend pas sur l’album?
Le disque était presque terminé quand j’ai entendu parler des Funambules. J’étais en plein travail au théâtre et je n’ai pas eu le temps de me joindre au collectif. J’ai plutôt accompagné Stéphane dans différentes émissions de télévision pour parler de cette belle initiative.
Comment avez-vous entendu parler des Funambules?
C’était après les manifestations contre le mariage pour tous. Je me rappelle que ça a été un tel déferlement de haine. J’ai été abasourdie. Surtout que c’était des manifestations qui ne leur enlevaient rien du tout. Ce niveau d’ignorance, de haine, c’est vraiment navrant, ça me met les larmes aux yeux. C’est donc à ce moment qu’on m’a parlé de Stéphane par je ne sais quel ami interposé. Du coup, j’ai trouvé que Stéphane avait une réponse très positive en faisant des chansons d’amour pour raconter la diversité des histoires. Moi, je trouvais que c’était bien, car loin des clichés.
Et vous avez décidé de joindre le collectif à votre façon?
Je l’ai accompagné non pas sur le disque mais en étant présente dans les médias. Ça a été fantastique l’élan de solidarité qu’il a eu: des centaines d’artistes, acteurs, chanteurs, photographes, un élan extraordinaire et de toutes générations. Je lui dis merci de montrer la diversité, la joie, le bonheur.
Depuis les manifs contre le mariage pour tous, avez-vous remarqué un changement dans les mentalités?
Je n’en suis pas sûre. À cette époque, je pensais que ça avait évolué et que cette homophobie avait disparu. Je crois qu’il y a des choses qui se mettent en sourdine, quoi! Mais c’est bien de savoir que l’argent amassé par les Funambules va à des associations gaies. Quand je vois qu’encore aujourd’hui il y a des enfants qui se font mettre à la porte de leur maison quand les parents apprennent qu’ils sont homosexuels. C’est quelque chose de tout à fait aberrant pour moi. Je suis un peu anéantie par ce retour en arrière.
INFOS | Spectacle Les Funambules au Club Soda, les 3 et 4 mai 2018 (25$) sur le www.clubsoda.ca
Pour lire l’entrevue avec Stéphane Corbin