Vendredi, 4 octobre 2024
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    Stress et anxiété des hommes gais, bis et trans : Des oeuvres de Yunus Chkirate associées à des campagnes de RÉZO

    L’artiste montréalais bien connu Yunus Chkirate a peint plusieurs œuvres qui sont en toile de fond de messages de prévention, associés à des initiatives de RÉZO, en ligne. Peut-être avez-vous déjà vu passer récemment sur les réseaux sociaux ces messages qui s’adressent aux gars qui ont pu développer des difficultés, du stress et de l’angoisse, suite au confinement forcé de plusieurs semaines, provoqué par la crise sanitaire de la COVID-19.

    RÉZO a lancé une série de trois messages avec deux œuvres de Yunus Chkirate :

    « La terre n’a PAS arrêté de tourner. Entre hommes, OUI, y’a des hommes qui sniffent ou prennent des pilules pour décrocher… » IMAGE A

    « Ben OUI, toi, y’a des gars qui baisent pendant la pandémie. Et pas JUSTE les gais ou bis, cis ou trans. Pas besoin de juger. Les hommes GBT, on a souvent décidé pour nous ce qui était acceptable ou pas… » IMAGE B

    « Tu te sens FUCKED UP ? On te COMPREND. Ce qu’on vit, on ne l’a pas appris à l’école. Ça va bien aller ? NON. Pis c’est OK. Change tes idées. Crée-toi un plan pour tes journées. Si pas d’énergie, c’est CORRECT… » IMAGE C


    C’est ainsi que débute les messages que l’on peut voir ces jours-ci sur les divers comptes des réseaux sociaux de l’organisme RÉZO. «On est bien content de la collaboration avec Yunus [Chkirate], on prépare du contenu vidéo avec des travailleurs sociaux et des sexologues pour aider les gars qui en ont besoin. Donc, il y aura du nouveau prochainement sur notre site», explique le codirecteur général – communications et ressources chez RÉZO, Alexandre Dumont Blais.

    Contacté pour qu’il nous parle un peu plus de Portrait d’un confinement sexuel et «Portrait du non-dit», les œuvres en question de cette collaboration avec RÉZO, le charmant et talentueux artiste peintre explique qu’en «un instant, nos vies ont changé, notre environnement a changé». Avec le Portrait du non-dit, il s’est posé la question «est-ce que notre sexualité intérieure a changé ? Nos désirs ou nos envies ont-ils changé aussi rapidement ? La façon dont nous choisissons de naviguer cette fois-ci exige de comprendre et d’accepter nos besoins sexuels et de savoir que nous ne sommes pas seuls.»

    Il y a plus de couleurs vives que d’habitude dans ces deux œuvres… est-ce que parce que le «confinement» a été difficile pour tout le monde que tu as pensé qu’il fallait que ce soit plus éclatant, plus joyeux ?
    « Je sens que la sexualité peut être très complexe dans son désir, chaos, attirance et quelquefois même explosive. Je choisis toujours des couleurs en fonction du sujet et son message. Mon but ce n’est jamais vraiment de rendre le monde heureux, plutôt les messages doivent venir de l’intérieur. J’aime créer des œuvres qui ouvrent sur des discussions, qui font réfléchir, et montrent les côtés lumineux et sombre de l’expérience humaine. Je voulais que ce portrait sonne la sexualité physique, mais que son message soit plus cérébral.»

    Comment ton propre confinement se traduit-il dans ces deux œuvres?
    «Je crois que le confinement a une cohérence dans le sens que cela a affecté tout le monde. Des parties de moi ont accepté le confinement et d’autres ont lutté beaucoup contre celui-ci. Je pense que la notion d’isolement vient trop facilement à l’artiste. J’ai réfléchi à tant de moments où j’ai choisi ou j’ai dû m’isoler pour créer, réfléchir et ne pas être influencé par le monde extérieur. Les artistes créent à partir de leurs réalités, alors la situation présente se retrouve sans détour dans leurs œuvres. Mes créations se concentrent sur certains éléments de notre isolement, mais aussi sur notre libération, notre retour à la stabilité éventuelle et notre habileté à garder les pieds sur terre. L’année dernière, en février, je m’étais auto-isolé pendant 6 semaines pour créer Portrait of the Recluse One. Aujourd’hui, cette œuvre résonne en moi plus que jamais et redonne un autre sens à mon art.»

    IMAGE C

    Pour tes œuvres réalisées pour la campagne de RÉZO t’avait-on demandé de respecter certaines balises ou avais-tu une liberté totale pour créer ?
    «Que dire de RÉZO, je les adore et c’est comme un bon match Tinder ! (rires)»

    «Je peux affirmer qu’après avoir déjà créé des projets ensemble, on a une bonne cohésion. J’applique avec eux la même méthode que lorsque je peins des commandes spéciales : on discute de c’est quoi le message et l’objectif ultime de la campagne pour m’inspirer et ils me font confiance à créer en toute liberté par la suite. Si on mets trop d’empêchements dans la créativité, on peut manquer des bons moments authentiques qui peuvent arriver sans le prévoir. Après des années à travailler des commandes ensemble, c’est ma façon à moi pour créer en collaboration avec RÉZO, et ils étaient contents du résultat. »

    Lorsque j’ai peint «Confinement sexuel», je voulais créer quelque chose de brut sur la sexualité, mais aussi sans conseils, sans influence extérieure. Comme c’est le cas de d’autres œuvres que j’ai réalisées dans le passé, le sexe et le désir sont souvent des sujets qui sont récurrents. Ce portrait, d’une certaine manière, n’offrait pas de conseils ni d’expériences spécifiques, mais aborde le fait qu’on est des personnes sexuelles et que nos circonstances ont changé. Même si le sujet est mâle, c’est une notion qui peut s’appliquer à tous. Jumelé avec le message de RÉZO en direction des communautés GBT [gais, bisexuels et trans], je crois que la toile exprime beaucoup. Quant à «Portrait du non-dit», l’œuvre parle d’elle-même avec ce «masque» abstrait. Quand on sent des choses honteuses ou lourdes, on sent souvent qu’on devrait les cacher. Avec leurs initiatives sur la santé mentale et sur la problématique de la consommation, RÉZO a créé deux messages avec un même portrait pour un total de trois campagnes

    J’étais conscient que ce projet pouvait être osé. J’ai longuement pensé à ce que je voulais exprimer à travers cette œuvre. Ma démarche artistique est toujours basée sur l’émotion et non sur le genre ou la sexualité d’une personne. Mais pour moi, le plus important but dans tout ça, c’est qu’il n’y ait pas de jugement. Personne ne dit quoi faire. Le message est simplement que «vous avez le droit de ressentir ce que vous ressentez». C’est large, je le sais. Mais en acceptant qu’on puisse ressentir des choses de certaines façons, on peut choisir de parler si on a besoin de l’aide.

    Ah oui, et pour offrir mon soutien à RÉZO, 15% de la vente des œuvres originales seront versés à l’organisme.

    On peut voir les œuvres de Yunus Chkirate sur www.yunuschkirate.com ou encore facebook.com/YunusChkirate123

    INFOS | www.rezosante.org

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