Découragés par la re-fermeture de leurs établissements au mois d’octobre lors du second confinement des restaurateurs et propriétaires de bars exhortent le gouvernement Legault à leur envoyer « l’aide d’urgence » promise en octobre et qui près de deux mois plus tard tarde à arriver.
Ce week-end, en entrevue avec le Journal de Montréal, Mathieu Ménard, propriétaire du bar Minéral dans le Village, rue Atateken (et de de la brasserie Blind Pig dans Hochelaga) confiait être «fatigué, frustré… On a l’impression que le gouvernement nous ment. On nous promet de l’aide qu’on ne nous donne pas. Je me suis à nouveau endetté pour cinq ans».

Rappelons que le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, annonçait le 1er octobre la mise sur pied d’un programme d’aide d’urgence aux entreprises en région en alerte maximale, connu sous l’acronyme AERAM. Un programme qui s’annonçait comme une bouée de sauvetage pour aider les propriétaires de restaurants, de bars et de microbrasseries en zone rouge à passer la crise sanitaire.
Québec s’était alors engagé à rembourser 80 % des frais fixes comme le loyer, les taxes et les assurances, et ce, jusqu’à concurrence de 15 000 $. Près de 2 mois plus tard, l’aide se fait toujours attendre.
Dans le meilleur des cas, certains —comme les propriétaires du bar Le Cocktail à Montréal — ont reçu «une confirmation qu’on recevra dans les deux prochaines semaines… une entente. Et que l’argent devrait suivre ensuite.»
Même son de cloche du côté de la restauration. Sur les 5300 membres de l’Association restauration Québec (ARQ), «personne n’a encore reçu un chèque, confirmait le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’organisme, François Meunier. C’est inadmissible.»
En plus de l’aide qui tarde à arriver, tant les restaurateurs que les propriétaires de bars dénoncent la complexité des demandes, qui sont gérées par les régions. Chaque MRC a ses propres règles, ce qui complique les démarches. Dans la métropole, c’est le réseau PME Montréal qui est responsable d’octroyer les prêts.
Le ministre Pierre Fitzgibbon a néanmoins réitéré la semaine dernière que l’aide allait venir et il a encouragé les entrepreneurs à remplir les formulaires.
«Il y a eu de l’imperfection au début. Je demande d’être tolérants, d’être patient. La situtation n’est aps habituelle… mais l’argent est là. On ne veut pas s’esquiver », a dit M. Fitzgibbon
Depuis le début octobre, plus de 2000 demandes auraient été faite pour l’AERAM.