En combinant l’art de la photo et de l’écriture, Simon Émond et Michel Lemelin présentent une œuvre intitulée Rebâtir le ciel. C’est un ensemble de textes sur des témoignages de personnes de la communauté LGBTQ+ et des photos qui regroupent tous les genres de l’identité sans exclusion.
Le projet a débuté il y a deux ans sous l’idée du photographe de Métabetchouan, Simon Émond. En partenariat avec son ami originaire de Saguenay, Michel Lemelin, l’œuvre devait être un petit livret de 4 pages pour informer les écoles sur les différents genres, l’identité et sur l’inclusion.
Grâce à un appel à tous et une campagne de sociofinancement, l’ensemble du projet a pris de l’ampleur pour que les deux réalisateurs changent, en cours de route, la direction de l’œuvre. C’est aussi avec l’aide de leur éditrice, Sophie Gagnon Bergeron, du parrainage du directeur général de Diversité 02, Daniel Gosselin, et du financement du ministère de la culture et des communications du Québec que l’œuvre est née.
Inspiration
Le projet est inspiré de l’héliocentrisme. Au XVIe siècle, cette découverte scientifique a fait trembler la religion de l’époque. C’est Galilée qui confirme que la Terre tourne autour du soleil, en s’appuyant sur le système d’héliocentrisme de Nicolas Copernic. Mais de telles pensées étaient condamnables aux yeux de l’église. C’est comme cela que Simon Émond et Michel Lemelin ont décidé de créer l’œuvre Rebâtir le ciel. Pour pouvoir permettre de voir les identités de genres et de les inclure tous ensemble. «À l’époque, il y avait une révolution pour permettre d’avancer la science de Copernic. Cette œuvre, est comme une révolution copernicienne du genre», s’exprime l’un.e des créateur.es de Rebâtir le ciel, Michel Lemelin.

Récit intime
Le recueil comprend une trentaine de textes et une douzaine de photos. L’ensemble des textes et des images sont des témoignages intimes de personnes de tous genres de la communauté LGBTQ+ du Saguenay et de la Gaspésie. Sous la forme d’un dialogue intérieur, on peut lire, entre autres, le récit d’une personne transgenre dans la salle d’attente d’un gynécologue. Ou encore, une histoire touchante sur le coming-out d’une femme, mariée à un homme auparavant.
De plus, pour faire comprendre l’exclusion, les artistes ont mis un texte traduit en atikamekw et en nehlueun. Ce sont les langues des ilnu de Mashteuiatsh. «Les langues attikamek et nehlueun sont lus par seulement 3%. Pour montrer le contexte de l’exclusion aux lecteurs, aucune traduction en français n’est disponible», déclare Michel Lemelin. La production de photos a été réalisé en pleine nuit sous l’éclairage naturel du ciel ou des lampadaires des villes pour saisir le naturel des modèles et s’inspirer du ciel. «En refusant ces mécaniques anciennes, ce qui t’apparaîtra d’abord lointain te deviendra familier, ce qui t’était familier te paraîtra étrange. Et tu découvriras d’autres corps, d’autres attractions qu’on t’avais empêché de voir, même de devenir. Et tu ne seras plus seul.e.» – Michel Lemelin
À l’avenir
L’œuvre a été lancée le 28 octobre dernier. L’objectif principal était de montrer l’ensemble des genres et de permettre l’inclusion de tous. Dans un futur proche, les deux artistes aimeraient aller plus loin en permettant de donner des formations à des entreprises ou à des organismes pour montrer plus d’équité, d’inclusion et de diversité.
Pour qu’au final l’intersectionnalité, dans les milieux professionnels, soit le plus réduit pour permettre à l’ensemble des identités d’être acceptées et être reconnues sans jugement. «Il me dit qu’il ne veut plus aller chez son père. Qu’il préfère vivre avec nous à la campagne. Que l’école privée et les cours de tennis, ça ne l’intéresse pas. Que ce qu’il veut, c’est qu’on soit tous les trois heureux, lui et ses deux mamans.» – Michel Lemelin
Edward Sanger
INFOS | Pour en apprendre davantage sur l’œuvre, vous pouvez visiter le site rebatirleciel.com et communiquer avec les artistes.