Depuis la mi-janvier, cette association communautaire qui célèbre ses 20 ans d’existence en 2021 a embauché une directrice générale en la personne de Johanne Téodori qui est issue du milieu communautaire. C’est une première pour l’organisme qui compte sur le bénévolat depuis ses tout débuts!
Rappelons que l’ARC cherche à briser l’isolement des hommes gais de 50 ans et plus et de les garder actifs dans la communauté. Évidemment, la pandémie de coronavirus a changé bien des choses, notamment en effectuant des activités virtuelles, et Johanne Téodori aura pour tâche de maintenir ce contact visuel entre les membres et de le renforcer tout en développant les divers services pour le moment où les activités reprendront sur le terrain…
«Depuis la création de l’ARC, nous sommes habitués de faire tout, tout seul et, avec les défis, on a appris à répondre aux besoins des membres, mais là il fallait vraiment déléguer si on veut poursuivre la mission qu’on s’est donné il y a 20 ans maintenant, de dire Richard Desjardins, le président du conseil d’administration (C.A.) de l’ARC. Nous avons donc trouvé des subventions pour engager une directrice générale pour nous aider et répondre aux défis devant nous […]»
«Ce n’était pas un groupe que je connaissais auparavant, indique Johanne Téodori, la nouvelle directrice générale de l’ARC. J’ai été impressionnée de tout ce travail accompli depuis 20 ans par tous ces membres qui sont passés à l’ARC. C’est avec humilité que je prends mes fonctions. […] J’ai eu un sentiment d’accueil, c’est comme une grande famille l’ARC. Nous avons tout de suite eu une belle chimie ensemble [avec les membres du C.A.].» Marches sur le Mont-Royal, sorties au cinéma, au resto, jeu de pétanque au parc Campbell, le fameux brunch du dimanche qui rassemble plusieurs dizaines de membres à la Station des Sports (dans le Village), groupes de discussion, bref, ce n’était pas les activités qui manquaient pour répondre aux attentes des membres. Bien sûr, tout cela a été mis sur pause depuis le mois de mars 2020 avec la crise du COVID-19. «Avec le coronavirus, on s’attendait à avoir une baisse du nombre de membres, mais cela a été tout le contraire et ce, surtout venant des autres régions, continue Richard Desjardins. Depuis qu’on a commencé des activités virtuelles, on a vu que des gens se sont rajoutés et on a, de plus, une demande des gens de monter des groupes comme l’ARC dans les autres régions. Donc on va les aider à le faire, mais maintenant on a l’appui de Johanne pour le faire.» On sent donc comment cette pandémie a généré encore plus ce sentiment d’isolement des hommes gais âgés que ce soit dans les centres urbains ou non.
«Il y a beaucoup de gros dossiers, c’est certain, et celui des gens dans les autres régions en est un. Mais c’est faisable si on prend ça petit morceau par petit morceau, car il y a un réel besoin et il faut y répondre. C’est très intéressant. Je suis optimiste. Il va y avoir beaucoup de travail, mais il y a tous les membres du C.A. qui sont là, il y a une belle équipe et une belle ambiance», estime Johanne Téodori, qui a œuvré dans de nombreux organismes, notamment dans Zoothérapie Québec, Sac à dos et Parrainage civique de l’Est de Montréal, pour ne nommer que ceux-là. Œuvrer à créer des partenariats avec différents organismes fera ainsi partie des diverses tâches qu’aura à accomplir la directrice générale. On a même réservé une demie journée expressément pour çà, nous dit-on ! Nombre des participants vont justement aux activités de l’ARC pour bénéficier de l’effet de groupe et ainsi briser leur isolement. «Nous avons 275 membres présentement à l’ARC, et ce n’est pas parce qu’on atteint 65 ans qu’on va se mettre à faire du macramé ou jouer au bingo, explique Richard Desjardins. Donc, les intérêts et les besoins de nos membres sont diversifiés. Certains, lorsqu’ils perdaient leur autonomie, ne pouvaient pas se rendre aux activités, on avait alors pensé à mettre sur pied des services virtuels pour qu’ils se sentent moins isolés. Avec la pandémie, cela a accéléré les choses et nous voulons poursuivre dans cette direction-là et ce, même si des activités pourront reprendre à un certain moments.»
«Je crois que le virtuel va rester encore un bon bout de temps, mais souhaitons que le pire soit derrière nous avec cette pandémie. Avec leur expérience de vie, les membres ont une grande capacité de résilience à s’adapter à ces nouvelles façons de faire. Mais quand les choses reprendront à nouveau, il y aura des activités qui, espérons-le, répondront à leurs besoins et nous travaillons déjà à développer ces évènements», souligne pour sa part Johanne Téodori avec un grand sourire.
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