Michel Louvain est décédé paisiblement ce soir (14 avril) dans son sommeil au Centre hospitalier de Verdun. Il avait 83 ans. Un cancer de l’œsophage avait été diagnostiqué au début du mois et il avait été aussitôt pris en charge par les équipes médicales. Monsieur laisse dans le deuil, son conjoint, Mario Théberge, partenaire privilégié des vingt-cinq dernières années, ainsi que ses trois sœurs.
Michel Louvain est né dans un milieu modeste, à Thetford Mines au Québec, le 12 juillet juillet 1937. Tout le prédestinait à une carrière dans la chanson, autant son physique et sa voix que sa prestance. Assuré d’un succès auprès des dames, il était bien loin de se douter qu’il marquerait le Québec d’une empreinte indélébile, lorsqu’en 1957, il a gravé Buenas Noches mi amor, un premier 78 tours.
Il s’est appelé Mike Mitchell, Mike Poulin et Michel Poulin, pour finalement adopter le nom de Michel Louvain. Il s’est imposé, à force de travail et de sacrifices, comme le chanteur populaire et de charme que le Québec attendait. Au faîte de sa popularité, Michel Louvain provoquait involontairement des soulèvements de foule, dont certains étaient intenses. Il a toujours su se montrer à la hauteur de la grande considération que lui accordèrent, sans condition, ses fans de la première heure et auxquels il est demeuré soudé depuis près de 65 ans, et ceux, nombreux, glanés au fil des décennies. À la fin des années 1950, ils étaient bien jeunes, Michel et ses fans. Il le disait souvent, avec un amour sans borne et une émotion sans cesse présente, nous avons vieilli ensemble.
À la fin des années 1950, Michel prend place dans le paysage musical, alors en profonde mutation, subissant la déferlante du rock’n roll. Consacré idole à chaque étape de sa prolifique carrière, il traverse les époques, les décennies, les modes, le nouveau millénaire, et ce, avec une rare et étonnante détermination, faisant fi, parfois, des railleries et visant sans relâche à satisfaire un public fidèle, amoureux et avide de chanson populaire.
Chanteur populaire et de charme dans la plus pure tradition, Michel Louvain a incarné pendant plus de 65 ans, le marchand de bonheur que le Québec s’était choisi en 1957. Il était l’incarnation même du chanteur de charme à succès qui se nourrit de ceux et de celles qui le suivent. Il avait cet immense respect pour ces fans qui venaient à sa rencontre, l’assurant invariablement d’une salle comble à chaque occasion.
Sa discographie compte plus de 200 références en disques vinyle, CD, 45 tours, sans oublier quelques 78 tours. Au total plus d’un millier de chansons qui garnissent un répertoire enregistré. On se souviendra aussi de son sourire et quelques chemises fleuries, des nœuds papillons, des smokings et surtout des pantalons toujours fraîchement pressés. Sans oublier les souvenirs heureux de très nombreux spectacles dignes des meilleures revues américaines.
Première grande vedette québécoise dont la carrière fut menée à l’américaine, Michel Louvain possédait des qualités qu’on pourrait qualifier de traditionnelles. Il était discret, réservé et était d’une politesse exquise. Son élégance vestimentaire était à l’image de sa façon de vivre et d’exercer son métier. Il avait énormément de respects pour ses fans qui ont vieilli avec lui.
Quand nous lui avons parlé, il y a deux ans, alors qu’il allait monter sur scène (au Casino de Montréal) il nous avait confié souhaiter pouvoir terminer sa carrière comme son idole, Charles Aznavour, qui est monté sur scène jusqu’à la toute fin. M. Louvain ne pensait pas qu’il survivrait bien longtemps loin des planches.
« La scène, c’est ma vitamine. C’est ce qui me tient en santé. […] Si je lâchais le micro, je quitterais la vie. Comme mon père, quand il a quitté la mine, rendu à sa retraite. Il s’ennuyait tellement de ses hommes ! Il a fait un AVC à 63 ans, et il en est mort. Moi je ne veux pas ça… »
En lui chantant devant des gens à Montréal, Michel Louvain aimait aussi Artiste LangdonArt ! On le remercie pour sa bonté infatigable ce gay accepté pour toutes et tous !!!