Au cours des prochaines semaines, une nouvelle recherche permettra, à qui que ce soit, de commander une trousse d’autodépistage du VIH-sida. De manière anonyme, vous pourrez passer ce test rapide et ainsi savoir si vous êtes séropositif. L’objectif est ici de faire en sorte à ce que les personnes qui sont séropositives, mais qui ne le savent pas, puissent se faire dépister plus facilement et ensuite suivre des traitements pour, enfin, mettre fin à la propagation de la maladie. Plus de 50 000 trousses seront ainsi distribuées et vous pourrez recevoir jusqu’à trois trousses de dépistages soit pour vous, vos amis ou vos partenaires sexuels.
« L’accès à ces populations dépend beaucoup de pair.e.s qui leur ressemblent et d’organismes communautaires et ce projet mise sur cette proximité et familiarité avec les réalités terrain pour établir une offre d’accompagnement beaucoup plus facile d’approche et d’acceptation qu’une institution officielle », de déclarer Ken Monteith, le directeur général de la COCQ-SIDA (Coalition des organismes communautaires de lutte contre le sida du Québec) et membre de l’équipe de direction chez REACH Nexus (un groupe national de recherche).
Le programme s’appelle «J’agis» en français et «I’m Ready» pour son pendant anglophone, puisque cette recherche a été lancée pour tout le Canada et que les données seront analysées par le Centre de solutions de santé urbaine MAP de l’Hôpital St. Michael’s de Toronto pour ensuite être partagées avec les groupes communautaires participants.
Pour participer au programme, les gens auront besoin d’un téléphone intelligent iOS ou Android pour télécharger l’application mobile J’agis – Je me dépiste. Sur l’application, les participants devront créer un profil et répondre à un sondage préalable au dépistage. Les participants peuvent choisir de se faire livrer jusqu’à trois trousses d’autodépistage, gratuitement, à leur domicile ou à une autre adresse, ou choisir de récupérer les trousses à l’un des 75 lieux de cueillette partout au Canada.
Mais en ces temps où l’on parle beaucoup d’efficacité, ce test que l’on s’administre soi-même est-il fiable ? «S’il a été approuvé par Santé Canada, c’est qu’il est efficace à au moins 99%, explique Ken Monteith. […] On désire ici à ce que tout le monde ait accès à des outils de dépistage et des informations et, éventuellement, des traitements. Il s’agit ici de mettre en lien ces personnes avec des pair.e.s qui ont été formés spécifiquement pour aider les gens soit par textos, par téléphone, etc.»
Mais alors vous vous dépistez vous même et le test démontre que vous êtes séropositif ! Qu’est-ce qui se passe à ce moment-là ? L’application que vous avez téléchargée vous indiquera un accès rapide à un service afin de passer un 2e examen de confirmation de votre statut. «Nous avons travaillé durant de longs mois avec les cliniques spécialisées, avec l’INSPQ (Institut national de santé publique du Québec), avec la Santé publique et les organismes communautaires pour mettre en place tout ce système, poursuit Ken Monteith.
Parce que l’objectif est de rejoindre les gens et que ceux-ci puissent être accompagnés s’il y a des questions, des doutes, etc.» Au Québec, huit groupes communautaires luttant contre le VIH-sida participent à cette recherche, comme le Portail VIH-sida du Québec ou encore RÉZO.
«Il y a eu une grande résistance de la part des professionnels de la santé à ce que cette recherche soit menée par des organismes communautaires, […] mais c’est maintenant c’est en place», de rajouter Ken Monteith.
Le programme J’agis recueillera également des données sur les expériences des participants en matière de dépistage et de soins, de comportements, de niveau de risque et de renseignements sociodémographiques pour accroître les connaissances sur l’autodépistage du VIH et les liens vers des soins.
INFOS | jagis.ca