Pour la première fois, après 40 ans d’épidémie, les autorités sanitaires américaines ont autorisé le 23 février une marque de condom à être spécifiquement vendue pour le sexe anal, dans l’espoir d’encourager l’utilisation de cette protection contre les maladies sexuellement transmissibles.
Les condoms étaient déjà largement utilisés – et très fortement recommandés – pour le sexe anal, qui induit un plus haut risque de transmission de maladies comme le sida.
Mais l’Agence des médicaments américaine (FDA) n’avait encore jamais officiellement autorisé une marque pour cet usage, par manque de données sur la question. Ils n’étaient pour le moment clairement approuvés que pour une utilisation vaginale.
« L’autorisation de la FDA d’un préservatif spécifiquement indiqué, évalué et étiqueté pour le sexe anal pourrait augmenter la possibilité qu’un préservatif soit utilisé durant des rapports anaux », s’est félicité dans un communiqué Courtney Lias, responsable au sein de l’agence sanitaire.
Jusqu’ici, les études menées sur l’utilisation anale de préservatifs avaient montré un « taux d’échec » plus élevé que les 5 % requis, c’est-à-dire un nombre trop élevé de préservatifs glissant ou se déchirant.
Mais une nouvelle étude menée par des chercheurs indépendants, et financée par les Instituts nationaux de santé (NIH), a, elle, montré un taux d’échec de moins de 1 %.
Le préservatif en question, produit par l’entreprise Global Protection Corp et qui sera commercialisé sous le nom de One Male Condom, n’est pourtant pas différent des autres. Ce meilleur résultat est en réalité surtout dû à l’utilisation d’un lubrifiant adapté, permettant de réduire les frictions. L’utilisation d’un lubrifiant est ainsi incluse par la FDA dans sa décision de mercredi.
Quelque 250 hommes ayant des rapports avec des hommes et 250 hommes ayant des rapports avec des femmes ont participé à cette étude, en remplissant un journal quotidien.
« Je pense que la plupart des gens seraient surpris de savoir que les préservatifs ne sont pas approuvés pour le sexe anal », a commenté dans un communiqué Davin Wedel, président et fondateur de Global Protection Corp. « Avec cette nouvelle classification de la FDA, il y aura davantage de confiance dans l’utilisation de préservatifs pour le sexe anal »,a-t-il ajouté.
Selon une autre étude menée par l’université Emory, 69 % des hommes ayant des rapports avec des hommes auraient davantage de chance d’utiliser fréquemment des préservatifs si ceux-ci portaient le sceau de la FDA pour cet usage.
Cette nouvelle autorisation permettra à d’autres fabricants de déposer une demande similaire, a souligné la FDA.
Les préservatifs One Male Condom – en réalité identiques aux préservatifs « One » déjà vendus par l’entreprise –seront disponibles en trois versions : standard, fin, ou ajusté avec 54 tailles disponibles.