Quinze personnes seront jugées devant le tribunal correctionnel de Paris début octobre pour le cyberharcèlement homophobe du chanteur Eddy de Pretto après un concert dans une église en juin 2021.
Ces personnes ont été interpellées mardi, mercredi et jeudi, un peu partout en France, a précisé cette source, confirmant une information du Parisien.
Elles comparaîtront les 3 et 4 octobre pour «harcèlement en ligne avec interruption totale de travail (ITT ) de plus de huit jours et harcèlement en ligne avec ITT de plus de huit jours commis à raison de orientation sexuelle de la victime», selon le parquet.
Âgés de 20 à 30 ans, les suspects, des hommes pour la plupart, étaient en majorité inconnus de la justice. Certains sont des catholiques conservateurs, a encore dit la source.
Les arrestations ont été menées par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), chargé également de la lutte contre les crimes de haine, en lien avec des services de police et de gendarmerie locaux.
Les interpellations ont eu lieu dans toute la France: Isère, Rhône, Manche, Paris, Côte-d’Or, Haute-Loire, Gironde, Yvelines, Maine-et-Loire, Doubs, Ille-et-Vilaine, Seine-Saint-Denis, Meuse, a fait savoir le parquet.
Les faits remontent à juin 2021. Invité dans le cadre du festival «Qui va piano va sano» à se produire au sein de l’église Saint-Eustache de Paris, Eddy de Pretto avait interprété son morceau «À quoi bon» qui évoque les difficultés à concilier son homosexualité et la religion. Après sa performance, il avait reçu, selon Le Parisien, près de 3000 messages d’insultes et de menaces de mort sur les réseaux sociaux.
«Tu veux chanter sodomite dans une église ? Pas de soucis, porte tes couilles et fait pareille (sic) dans une mosquée», «Nique ta mère», avaient notamment écrit des internautes selon des captures d’écran postées sur le compte Instagram du chanteur. Ce dernier avait déposé plainte et une enquête avait été ouverte par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PLNH) du parquet de Paris.