Du 20 au 22 septembre, le Salon violet de l’hôtel Hyatt Place Dupuis a été plein durant les trois jours. Commerçants, membres de la SDC du Village et organisations communautaires et autres partenaires se sont donné rendez-vous pour discuter, échanger et trouver des pistes de solutions sur les six grands enjeux du Village que sont le vivre ensemble, la sécurité, la culture et l’identité, la vitalité socioéconomique et l’espace public.
Près de 150 personnes ont débattu de tous ces enjeux et les autres éléments s’y rattachant comme l’itinérance, par exemple.
«Ce fut une bouffée d’espoir, il y a eu beaucoup d’idées qui sont ressorties de ce Forum, […] les gens ont nommé leurs besoins et les problèmes […]», de dire Robert Beaudry, conseiller municipal du district de Saint-Jacques qui comprend le secteur du Village.
En plus de remercier l’assistance, Robert Beaudry, dans son discours de clôture du 22 septembre, a insisté sur le fait que «le Village est à une croisée des chemins, il a un riche passé historique […], mais il a aussi un avenir, il y a un chantier qui s’en vient, il ne faut pas rater le bateau», a-t-il dit. «Comment peut-on pérenniser l’expérience culturelle des communautés qui forment le Village ? […] Il s’agit ici d’une consultation en amont… Les conclusions qu’on en tire aujourd’hui constituent une feuille de route commune pour la Ville, pour les commerçants, les résidents, les partenaires […]», a poursuivi Robert Beaudry, qui est membre du comité exécutif de la Ville et responsable de l’urbanisme, de la participation citoyenne et de la démocratie.
Il a remercié également pour leur travail et leur engagement les deux autres élus locaux : Steven Guilbeault (le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique) ainsi que la députée Manon Massé qui est également co-porte-parole de Québec solidaire (QS).
Au sortir de cette rencontre, Robert Beaudry se disait comblé : «Je suis énormément satisfait de tout ce Forum, toutes les forces vives du Village y étaient, il y avait un bel horizon et une variété d’intervenants, de commerçants, d’associations, de groupes communautaires et d’autres partenaires qui ont pris du temps pour venir partager, échanger leurs idées sur le Village […]».
Mais y-a-t-il quelque chose de concret qui en est ressorti, sur quoi peut-on tabler pour l’avenir ? «Oui certainement, répond le conseiller municipal. Ce qui va être concret c’est le réaménagement de la rue Sainte-Catherine après les travaux (de 2024) qui va engendrer la mixité sociale, une meilleure cohabitation, il faut voir l’aménagement urbain comme un tremplin et que cela contribue à l’identité du Village et de toutes ses communautés. […] J’ai senti que les gens étaient réellement engager à trouver des solutions intéressantes. C’est une satisfaction de voir ça. Maintenant, il faut voir comment on peut intégrer tout ça ? C’est un défi, mais en même temps tous ces gens présents deviennent les porteurs de ce message […]»
Il mentionne aussi que des suggestions des citoyens peuvent être éventuellement appliquées après les travaux, notamment au sujet de la sécurité en ce qui a trait spécifiquement aux deux pôles d’entrées du Village, soit aux stations de métro Berri (square Émilie-Gamelin) et Papineau. «On a discuté, entre autres, qu’il y ait plus d’ouverture vers la rue, un meilleur éclairage. […] On a discuté aussi d’une action communautaire concertée avec les partenaires, comme l’utilisation du projet E=MC2 (prononcer «émiss») du SPVM, peut-être pourrait-il être plus présent sur la rue ? […] Il y a aussi le fait d’occuper les locaux vacants grâce à des projets d’occupation transitoire qui engendrent plus de présence et d’achalandage sur Sainte-Catherine ? Il a de belles pistes à analyser, et c’est du concret […]», renchérit Robert Beaudry.
Évidemment, parmi les nombreux sujets abordés il y a eu la toxicomanie et l’itinérance, etc., comme vient de le mentionner M. Beaudry en faisant référence au l’équipe E=MC2 du SPVM. «On aurait aimé que le CIUSSS (Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux) soit là pour pouvoir discuter des diverses problématiques reliées à l’itinérance, à la toxicomanie, à la santé mentale, etc., souligne Robert Beaudry. Du côté de la Ville, on désire construire encore plus de logements sociaux, mais ce n’est qu’une partie du problème alors qu’il y a d’autres éléments qu’on aurait pu discuter ensemble, ici, avec les citoyens et le CIUSSS. Éventuellement, on va rencontrer les gens du CIUSSS pour les sensibiliser aux problématiques vécues par les citoyens du quartier. […]»
Les résidents et les commerçants ont aussi indiqué le désir d’avoir plus de mixité commerciale. Que le volet festif et touristique soient des moteurs du quartier, bien sûr, mais que l’on puisse bénéficier de ce qu’on appelle les «commerces de proximité». «On peut susciter la participation multiples de partenaires pour attirer de tels commerces, il y a une stratégie à mettre en place ici avec des programmes de la Ville et plusieurs autres partenaires pour attirer des entrepreneurs, de nouveaux commerçants, on va voir ce que l’on peut faire en ce sens», note-t-il.
Bien entendu, il y aura un rapport, une synthèse de ces trois jours qui sera rédigée sous peu et qui sera rendue public. «On ne veut pas attendre trop longtemps non plus, parce que ce Forum était véritablement le début d’autre chose pour le Village, c’est l’étincelle qui deviendra une feu d’artifice. C’est comme une locomotive qui se met en marche, on veut que les gens soient les ambassadeurs et les porteurs de ces projets qui sont très positifs pour le Village», de lancer presque poétiquement Robert Beaudry avec des yeux brillants et remplis d’espoir.
RÉALISONS MONTRÉAL
Rappelons qu’avec plus de 1 400 répondantes et répondants provenant des différentes communautés du Village, la première phase de la démarche participative avait connu un franc succès. Celle-ci avait pour objectif de rejoindre un maximum de personnes de tous les horizons et de recueillir leur opinion ainsi que leurs idées par le biais de la plateforme Réalisons Montréal et d’un sondage effectué en porte-à-porte dans les rues du quartier. Deux conteneurs ont également été aménagés sur la rue Sainte-Catherine Est et animés par une brigade composée d’une dizaine d’agentes et d’agents, qui ont accueilli, sondé et informé des centaines de personnes de passage sur la rue piétonne.