Durant la dernière campagne électorale, le milieu communautaire avait sollicité François Legault afin de mieux financer les activités et les services presque essentiels fournis par les organismes communautaires. Les besoins sont toujours aussi criants, alors c’est pourquoi, pour être en mesure de continuer à offrir des services à sa clientèle, la Maison Plein Cœur lancera, le 1er novembre prochain, sa campagne de financement lors d’un 6 à 9 festif au bar Le Cocktail (1669, rue Sainte-Catherine Est). Encore cette année, « Une histoire de cœur et de VIH » est la thématique principale de cette campagne.
On y présentera une courte vidéo réalisée grâce à la collaboration de la Télévision communautaire Frontenac (TCFtv). En 2022, la Maison Plein Cœur (MPC) a choisi des têtes fortes et des personnalités de grand cœur en tant que porte-parole. D’abord, Barbada de Barbades, qui est reconnue entre autres pour ses spectacles et ses apparitions auprès des enfants dans les bibliothèques dans le cadre de L’heure du conte. Ensuite, la chanteuse Julie Curly avec sa voix puissante, chaleureuse, généreuse, qui sait passer des émotions et toute sa passion. Cela fait déjà quelques années que Julie Curly, artiste de jazz, est impliquée avec la Maison Plein Cœur.
Enfin, c’est nul autre que Claude Lalande, le président du conseil d’administration de la Maison, qui a été recruté comme troisième personne pour agir à titre de porte-parole VIH-sida. En 36 ans comme gestionnaire à l’Université McGill, Claude Lalande fut, entre autres, le premier administrateur lors de la création du Centre SIDA McGill dirigé par le regretté Dr Mark Wainberg, mettant à contribution ses formations universitaires en biologie et en administration. Homme gai vivant avec le VIH, lui-même diagnostiqué en 1996, il a connu la période de la pandémie du VIH des années 1980 et 1990, au cours de laquelle il a vu mourir nombre de ses proches. Il est bénévole à Maison Plein Cœur depuis sa retraite, notamment pour le service d’accompagnement en voiture à des rendez-vous médicaux et pour la distribution d’aide alimentaire. Il siège au conseil d’administration depuis 2019 et en assure la présidence depuis 2020. Il est la deuxième personne vivant ouvertement avec le VIH au poste de président, la première étant le président fondateur. Il a participé à divers panels de discussion sur le VIH, notamment pour la riposte communautaire à la Conférence internationale sur le sida 2022 qui s’est tenue l’été dernier à Montréal.
L’objectif de la campagne est de 50 000 $. « Le Canada n’investit pas suffisamment dans la lutte contre le VIH-sida, le gouvernement n’a pas rehaussé les fonds depuis des années. Il faut donc que l’on se tourne vers le public », de dire Denis-Martin Chabot, le responsable du financement et des communications à la Maison Plein Cœur. Pourtant, la réalité a frappé cet été lors de cette 24e Conférence internationale sur le sida : chaque minute, une personne meurt du sida dans le monde ; chaque minute, trois personnes sont infectées dans le monde ; toutes les trois minutes, une jeune fille est infectée par le VIH dans le monde.
Au Canada, on estime que plus de 63 000 personnes vivent avec le VIH-sida, alors que dans la grande région de Montréal on retrouve environ 10 000 personnes séropositives.« Le financement public n’est pas là. […] Nous sommes non seulement sous-financés, mais on est aussi mal financés », comme le dit Claude Lalande. « Quand il y a des subventions, il faut créer de nouveaux programmes et, pendant ce temps-là, on ne s’occupe pas vraiment de la mission de la Maison […] », souligne Denis-Martin Chabot. D’où la présente campagne de financement. Une somme de 50 $ paie six repas au souper communautaire, un 500 $ vient couvrir les frais mensuels d’électricité de la bâtisse, tandis que 1000 $ représentent les frais de kilométrages des deux intervenantes. On compte presque chaque sou dépensé. L’argent sert aussi à financer des projets comme le programme Résilience, qui vise à mieux outiller les gens pour combattre la stigmatisation et la discrimination. Lorsque les personnes infectées suivent leur traitement, elles sont indétectables.
Si elles sont indétectables, elles n’infecteront pas les autres et c’est de cette manière qu’on va réussir à éliminer le VIH-sida. On garde en tête les objectifs de 2030, soit que 90 % des gens soient testés et que 90 % reçoivent un traitement et deviennent ainsi indétectables. Comme 90 % d’indétectables ne sont plus infectieux, cela veut donc dire qu’à terme, on mettra fin à cette maladie. « La PrEP (prophylaxie préexposition sexuelle) existe, mais elle coûte cher. Si l’on veut atteindre les buts de 2030, il faudrait que ces traitements soient plus accessibles pour les personnes à risque. Si ces personnes prennent la PrEP régulièrement, elles sont moins à risque, donc l’infection circule moins, mais il faut agir et on dirait que les gouvernements sont lents à agir […] », explique Denis-Martin Chabot.
Cette campagne de levée de fonds va s’échelonner jusqu’au 31 décembre. Le directeur artistique et photographe Dom Trudeau y participe encore cette année par un calendrier sexy intitulé « Les fesses, les fesses, les fesses » ! Les profits de la vente de ce calendrier iront à la Maison.
PROCUREZ-VOUS LE CALENDRIER LES FESSES, LES FESSES, LES FESSES 2023:
https://maisonpleincoeur.org/calendrier-les-incon-nues-2022/
Il y aura aussi un important chantier de rénovation de l’édifice de la Maison Plein Cœur, projet qui aura sa propre campagne de financement, mais nous en parlerons dans un autre article puisque cela s’échelonnera sur plusieurs années. Enfin, signalons qu’après le départ de Chris Lau, le directeur général de la Maison, le 4 octobre dernier, l’intérim de la direction générale a été confié en tandem à Denis-Martin Chabot, gestionnaire au développement, et à Stéphane Bonenfant, gestionnaire des programmes.
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