Dimanche, 6 octobre 2024
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    Une étudiante en santé publique reçoit la bourse Frank W. Remiggi

    Parmi toutes les activités auxquelles participaient les Archives gaies du Québec (AGQ), dont les Journées communautaires et le défilé de Fierté Montréal, le jeudi soir du 10 août on procédait à la remise du prix Frank W. Remiggi dans les locaux de ce groupe communautaire. La lauréate, Mariane Fournier, de l’Université de Montréal, était tout sourire, entourée de la sœur du défunt professeur de l’UQAM, Maria Remiggi, et de l’un de ses neveux. Jacques Prince, le président du conseil d’administration des AGQ, a remis un chèque de 1 000 $ à la lauréate. 
     
    Les homosexuels face au VIH/sida au Québec : sociohistoire d’une mobilisation intersectorielle, tel est le titre du mémoire de maitrise de Mariane Fournier, présenté dans le cadre du programme à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, sous la direction de recherche de Gabriel Girard et Alexandre Klein. C’était en date de 2022.

    Mais pourquoi une jeune étudiante au début de la vingtaine s’est-elle intéressée au mouvement VIH/sida des années 1980-1990 ? La réponse a été autant savoureuse que surprenante et pertinente. « C’est effectivement extrêmement loin de ma vie et de ma réalité », explique Mariane Fournier. « À la base, je suis une très grande fan de Freddie Mercury et du groupe Queen. Je lis une biographie sur Mercury, mais c’était plus qu’une biographie, oui, il y avait la vie du chanteur, mais on parlait aussi du sida et de ses ravages. Cette lecture m’amène à lire And the Band Played On : Politics, People, and the AIDS Epidemic (Et l’orchestre continua à jouer : la politique, les gens et l’épidémie du sida) [par le journaliste Randy Shilts, publié en 1987, NDLR].  J’ai alors 21 ans et je commence à peine à réaliser qu’il y a eu tout un mouvement social et des droits, qui s’étend depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui. C’était incroyable parce qu’il y a eu toute cette épidémie et ce mouvement et on n’en sait presque rien aujourd’hui de tout ce qui s’est passé, ni moi ni la génération de mes parents, c’est presque nul, on n’en a jamais entendu [parler dans ma génération].

    Cela m’a intéressée [de] fouiller un peu plus et de connaitre véritablement ce qui s’est
    passé. […]» Rappelons que le chanteur, compositeur et auteur Freddie Mercury est mort des suites des infections liées au sida en 1991. « J’ai donc décidé de faire ma maitrise là-dessus pour essayer de comprendre », rajoute Mariane Fournier.

    Dans le cadre des activités du 40e anniversaire des AGQ, les responsables de l’organisme qui possède un fonds des plus étendu sur le VIH/sida avaient décidé de créer un prix en l’honneur de Frank W. Remiggi. Décédé il y a cinq ans maintenant, Frank W. Remiggi est reconnu, entre autres, pour son ouvrage sur l’historique du Village qui, encore aujourd’hui, est une référence importante pour qui désire comprendre le contexte et les enjeux sociocommunautaires et commerciaux de la création du « Village gai » de l’époque. Le critère était que des gens, des chercheurs, se soient servis de ce fonds d’archives des AGQ pour effectuer leurs recherches universitaires ou autres.

    « Deux cents invitations ont été envoyées et il y a eu une douzaine de réponses », indique Christiane-Marie Cantwell, archiviste adjointe. « Pour beaucoup, à cause de la durée de la pandémie [et des restrictions], ils n’avaient pas terminé leurs recherches, donc c’était difficile pour ces personnes-là de participer. » Mariane Fournier avait été la première à soumettre son travail. Le jury était composé de trois personnes, soit : Iain Blair, vice-président des Archives gaies du Québec ; Julie Podmore, professeure affiliée à l’Université Concordia, membre des Archives lesbiennes du Québec et membre pendant huit ans du conseil d’administration des Archives gaies du Québec (2011-2019) ; et enfin Serge Fisette, historien et écrivain, dont le dernier livre, L’homosexualité masculine au Québec (Québec Amérique, 2021), fut unanimement salué par la critique.

    « Il faut le rappeler, ce prix n’était offert qu’une seule fois et fait partie de la programmation du 40e anniversaire des AGQ », de souligner Pierre Pilotte, le coordonnateur des Archives gaies du Québec (AGQ).

    « Il faut rester réaliste, un mémoire a une circulation limitée, je travaille activement à le transformer, l’adapter en livre et ce prix vient m’appuyer dans cette démarche », dit Mariane Fournier. « Je dirais que c’est la façon principale que je voudrais mettre de l’avant pour faire connaitre mes recherches. […] ». Mariane Fournier poursuit maintenant des études à l’École polytechnique de Montréal.

    « Pour les AGQ, on pense que cela pourrait être intéressant d’organiser quelque chose comme une conférence où Mariane viendrait parler de son mémoire. On le ferait en collaboration avec des organismes du milieu VIH/sida. On verra pour une future date cet automne. C’est un projet qui pourrait très bien rentrer dans nos activités du 40e anniversaire des Archives », renchérit Pierre Pilotte. 

    INFOS | AGQ Archives gaies du Québec, mémoires LGBTQ2S+
    https://www.agq.qc.ca

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