Dimanche, 15 septembre 2024
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    Une association pour faire entendre la voix des résidents et résidentes du Village

    C’était prévu dans le fameux « plan stratégique » mis en place par la Ville et annoncé en grande pompe le 22 juin 2023 par la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Un an plus tard, voilà que l’Association citoyenne du Village de Montréal (ACVM) prend forme. Si vous résidez dans le Village, vous êtes donc convié.e.s à l’assemblée générale de constitution qui aura lieu le 15 juin prochain au Centre St-Pierre, à la salle Marcel-Pepin, de 13 h à 17 h. Bien sûr, on y parlera des problématiques vécues par les gens qui habitent le Village (insécurité, insalubrité, consommation, itinérance, etc.). Mais on désire aussi proposer des solutions, envisager les pistes de règlements des diverses situations problématiques et pouvoir entamer un véritable dialogue avec les différentes parties concernées.  
     
    Quelques jours après les déclarations de la mairesse, plus de 300 personnes participaient à la manifestation J’aime mon Village, c’était le 4 juillet 2023, pour dénoncer la situation dans laquelle se trouvait le secteur. On y retrouvait beaucoup de gens qui habitent le quartier, mais aussi des militant.e.s. 

    Voilà déjà près de cinq mois que plusieurs personnes se réunissent, réfléchissent et préparent cette importante rencontre de juin. Un comité de coordination s’est mis sur pied et a tenu des discussions avec l’arrondissement de Ville-Marie, avec la police, avec la Société de développement commercial (SDC) du Village, ainsi qu’avec la Corporation de développement communautaire Centre-Sud (CDCCS). Découlant de cette stratégie pour le secteur, la Ville a ainsi octroyé une somme de 3000 $ pour la mise en œuvre de cette association citoyenne. 

    « Nous sommes très ouverts aux discussions avec la SDC du Village. Nous voulons encourager le commerce local et trouver des solutions aux problèmes vécus autant par les résidents que par les commerçants, parce que c’est bénéfique pour tout le monde. Nous avons ici des intérêts communs. Nous avons aussi des contacts avec la Corporation de développement communautaire, qui nous ouvre les portes des groupes communautaires du secteur. […] », indique Daniel Matte, un attaché de presse à la retraite (qui a représenté l’auteur Michel Tremblay, entre autres) et qui réside dans le Village depuis cinq ans maintenant. « La SDC est un partenaire privilégié de cette association, souligne Gabrielle Rondy, la directrice générale de la SDC du Village. Cette association citoyenne est un “must” pour le quartier, on désire que les citoyens s’impliquent. On a vraiment hâte que l’association soit lancée et que l’on puisse mettre en place des projets en commun avec la SDC et avec l’arrondissement, que l’on puisse travailler tous ensemble. Et que, de leur côté, également, ils puissent faire des projets qu’on pourra appuyer. Au début, on sentait qu’il y avait un certain sentiment d’urgence de passer à l’action, mais il fallait tout d’abord comprendre l’écosystème complexe dans lequel nous vivons actuellement. […] » 

    « Les gens pensent qu’ils sont tout seuls, mais lorsqu’on est tous ensemble et qu’on se parle, que 30 personnes discutent et disent qu’il y a un problème et qu’ensemble on appelle la Ville, je pense que ça fait du sens et que la Ville peut agir, explique Maxime Plante, qui fait partie du comité de coordination. Lors de la consultation de l’an passé, il y a eu 500 personnes qui ont dit qu’elles étaient prêtes à faire partie d’une association. Donc, c’est un certain nombre de personnes qui peuvent agir. Le groupe devient plus fort ensemble. Si 400  personnes disent que la propreté est importante pour le secteur, qu’on s’en parle et qu’on s’entraide, alors je pense que la Ville va agir pour que le quartier soit plus propre. […] » « On parle de la Ville, mais il n’y a pas que ça, il y a certains problèmes pour lesquels il faut aller voir les députés fédéral et provincial, de renchérir Benoît Eclache, un consultant en développement organisationnel et résidant dans le Village depuis 2010. Si on parle au nom de l’association, cela a beaucoup plus d’impact que si on part tout seul pour aller les rencontrer. Il y a ici encore la force du nombre. »  

    « Pour moi, c’était important de m’impliquer dans le quartier depuis la consultation de l’an dernier, de participer à quelque chose qui sera positif pour le Village et d’ajouter ma voix à celles des autres ici », d’ajouter Jérôme Vidry, un développeur Web qui habite dans le Village depuis 2013. « J’ai joint le comité pour amener le petit coup d’épaule pour que cette association puisse fonctionner, que je puisse aider le quartier […] », dit pour sa part Alain Demers, retraité, qui réside dans le quartier depuis 32 ans. Une autre personne, Tanner Tallon, s’est aussi jointe à ce comité de coordination. « L’idée de départ de [mon implication] et pour l’association était que des tas de gens ne sont pas représentés, il faut qu’il y ait quelque chose pour parler au nom des résident.e.s, pour qu’on se fasse entendre »,
    dit Maxime Plante. 

    De nombreuses problématiques
    Bien sûr, elles sont si multiples que ce nouveau comité ne se fait pas d’illusions. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire ou qu’on ne tentera pas d’améliorer certaines choses. « Nous avons beaucoup parlé de sécurité ici, dit Sylvain Côté, un conseiller syndical qui vit dans le Village depuis 12 ans. Nous savons qu’il y a une équipe de médiation pour traiter des questions d’itinérance, de toxicomanie, etc. C’est bien, mais cette équipe sera disponible durant combien de temps ? Est-ce qu’elle n’est là que pour certains mois ? Il faut aussi que cette équipe soit un complément à la police, mais qu’elle soit disponible pour les citoyens aussi. Ce sont, entre autres, des éléments que l’association veut traiter et discuter avec la police. […]»  « J’aimerais voir plus de policiers, qu’ils soient plus visibles, rajoute Daniel Matte. Qu’il y ait plus de sympathie envers les résidents qui vivent parfois les conséquences des diverses problématiques qu’il y a dans le Village. »

    « Bien entendu, on discute beaucoup des problématiques, mais on pense aussi aux pistes de solutions, poursuit Benoît Eclache. On fait un état des lieux, on ne parle pas que de la sécurité, de la propreté, on discute aussi des travaux de la Ville (les aqueducs) qui arrivent bientôt, de la circulation, le patrimoine, etc. Et ici chacun peut contribuer à sa façon. […] » Il est agréable d’entendre que l’on se penche d’ailleurs sur le patrimoine au comité de coordination de ce regroupement de citoyens et citoyennes. Évidemment, on sait qu’on ne règlera pas les questions d’itinérance, de logements sociaux ou de toxicomanie, entre autres. Mais ont-ils l’impression qu’ils peuvent agir sur certains éléments, et ce, rapidement ? « Oui, par exemple la propreté, si les gens prennent conscience que c’est important, que l’on crée un sentiment d’appartenance au quartier en s’impliquant dans l’association et en discutant [et en faisant des représentations auprès de la Ville], on peut changer les choses relativement rapidement », croit pour sa part Maxime Plante. 

    Dans une tournée effectuée dans le secteur, le 22 avril dernier, en compagnie du directeur du SPVM (Service de police de la Ville de Montréal), Fady Dagher, la mairesse Valérie Plante avait dit que le Village « va mieux ». Que grâce à la cellule de crise créée l’an passé et qui réunissait la Ville, la police, le réseau de la santé et les commerçants, le Village était maintenant « sur la bonne voie », comme le mentionnait La Presse. Bien entendu, cela avait piqué au vif beaucoup de gens. « Dans le fond, je remercie madame Plante parce que ses mots ont réveillé les gens, ils m’ont réveillé moi aussi pour que je m’implique encore plus et que je m’occupe de ce qui se passe ici, affirme Daniel Matte. Nous avons bien des questions à poser à la Ville sur la sécurité. C’est une problématique majeure pour les
    résidents et les résidentes. Il faut que ça change, ça ne peut pas continuer comme cela indéfiniment. Nous sommes dans un secteur où il y a beaucoup de médias, on devrait aller leur parler et faire connaître encore plus cette situation-là. […] »  Mais encore faut-il que les gens se sentent suffisamment interpellés pour se déplacer. « On invite tous nos concitoyens à venir à l’assemblée générale, qu’ils se joignent à nous, qu’ils prennent à cœur le Village afin qu’on puisse travailler ensemble pour l’améliorer », de conclure Alain Demers. 

    INFOS | Rappel : Assemblée générale, le samedi 15 juin, de 13 h à 17 h, au Centre St-Pierre, 1212, rue Panet, Montréal, Salle Marcel-Pepin. 

    Pour toutes infos : [email protected] ou encore www.acvmtl.ca (site en construction)

    Formulaire d’adhésion à l’Association : https://association-citoyenne-du-village-de-montreal.s1.yapla.com/fr/adh-sion-acvmtl-983

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