En 2021, mesures sanitaires et pandémie obligent, on avait prolongé la Journée communautaire pour en faire un rassemblement sur une semaine. En 2022, Fierté Montréal avait décidé de tenter à nouveau l’expérience en offrant aux groupes communautaires, associations et entreprises une période répartie sur deux jours. Ce fut le succès instantané ! La pandémie étant bel et bien passée en 2023, on a vu des milliers de personnes affluer dans le Village pour les Journées communautaires du vendredi et du samedi. Encore cette année, Fierté Montréal nous offre l’occasion de rencontrer une multitude d’organismes et d’organisations les 9 et 10 août prochain. C’est donc la 3e édition « officielle » de ces Journées communautaires où l’on peut à la fois s’amuser, s’informer, se sensibiliser et se créer des réseaux de solidarité et d’alliance.
Ainsi, en plein cœur du Village, sur la rue Sainte-Catherine, entre les rues Saint-Hubert et
Papineau, deux journées donc pour découvrir une grande variété d’organismes et de groupes communautaires, de commerces, de clubs sportifs et socioculturels impliqués avec les
communautés 2SLGBTQIA+, mais aussi des entreprises solidaires avec ces communautés et des allié.e.s.
« Oui, c’est la troisième fois que les Journées communautaires se déroulent maintenant sur deux jours, de confirmer Simon Gamache, le directeur général de Fierté Montréal. Il y a d’abord eu plusieurs journées, en 2021, afin de garder l’espacement entre les groupes en raison de la pandémie, mais depuis 2022, cela s’est maintenu à deux journées. L’année dernière, il y a eu une grosse croissance dans les inscriptions et ça continue cette année. Cela fait que c’est plus joyeux, plus festif aussi. Bien sûr, le plus grand nombre provient de groupes communautaires, mais on voit de plus en plus de syndicats, d’entreprises, de fondations, etc., parce que c’est un moment exceptionnel pour montrer qu’on est solidaires, qu’on est allié.e.s de la cause LGBTQ+, surtout à un moment aussi où on observe une certaine polarisation dans la société. »
« On est au cœur du Village, on veut donner de l’amour au Village qui, comme on le sait, essuie beaucoup de critiques. Il y a plein de monde [durant les Journées communautaires] et on se sent plus en sécurité, mais il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte. C’est aussi parce que les organismes communautaires qui s’occupent de personnes vulnérables agissent en ce sens, ils sont là », dit Simon Gamache.
Les inscriptions en hausse
Encore cette année, on se dirige vers un record de participation de la part de groupes et
d’organisations. En moyenne, le samedi on enregistre environ 120 inscriptions, mais en 2023 on atteignait plus de 190 groupes ; il en va de même pour le vendredi, avec un chiffre qui oscille normalement aux alentours d’une centaine, mais en 2023 le nombre a bondi à près de 120 groupes. « Je n’ai pas encore les chiffres exacts, mais il y a encore une croissance cette année ! », observe le directeur général de Fierté Montréal.
En fait il y a tellement de groupes que Sainte-Catherine ne suffit plus à la tâche, même s’ils sont répartis entre Saint-Hubert et Papineau. « Il y a trop d’inscriptions, trop de monde sur Sainte-Catherine déjà. Avec la collaboration de la SDC du Village, nous sommes en discussion pour utiliser la rue Atateken au nord de Sainte-Catherine jusqu’à De Maisonneuve. Nous sommes en train de valider tout cela avec la Ville, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le SIM (Service sécurité incendie de Montréal). Il devrait y avoir environ 35 kiosques ou tentes, le même genre d’aménagement qu’il y a sur Sainte-Catherine », explique-t-il. Le tout doit se régler durant les premiers jours de juillet.
Il y a plusieurs années, l’administration précédente de Fierté Montréal avait décidé de donner plus d’espace aux organisations sportives et de loisirs d’Équipe Montréal en leur allouant la rue Atateken, au sud de Sainte-Catherine. Ils avaient alors installé plusieurs jeux, comme un filet de volley-ball, etc.
En parlant d’Atateken, c’est là que s’arrêtera cette année le défilé du dimanche 11 août. « Il y avait trop d’engorgement au métro Papineau par les années passées, il y avait des demandes pour que cela soit plus fluide, poursuit Simon Gamache. Donc, en terminant le défilé à Atateken, les gens peuvent à la fois rester dans le Village ou prendre le métro à Berri-UQAM ou à Beaudry [pour aller voir les shows à l’Esplanade du Parc olympique]. Cela répartit mieux la foule. »
Mais revenons aux Journées communautaires. Une des raisons également qui explique cette croissance, c’est la gratuité pour les groupes communautaires LGBTQ+. Ces organisations ne sont plus obligées de payer pour un kiosque. « Ce sont nos prédécesseurs qui ont établi la gratuité, je crois que c’était en 2018, pour que les groupes puissent bénéficier avantageusement de pouvoir avoir un kiosque, et nous avons maintenu cette tradition-là. Cette année, nous avons augmenté un peu les tarifs pour les organisations non communautaires », indique-t-il. Une autre bonne nouvelle explique cette montée des inscriptions : le fait que les communautés racisées et les jeunes queers se sentent en sécurité et accepté.e.s. On voit une plus grande diversité d’orientation sexuelle et de genre. « Il y a une grosse progression à ce niveau-là, de souligner Simon Gamache. Je suis un homme gai, mais je vois une plus grande acceptation et une plus grande solidarité envers les personnes trans par exemple. C’est une belle croissance. »
Mais il n’y a pas que le nombre d’inscriptions qui est en hausse, le nombre de gens fréquentant les Journées communautaires aussi. En 2023, c’est plus de 145 000 personnes qui se sont promenées durant ces deux jours dans le Village, c’est presque le nombre de personnes qui vont voir le défilé ! En fait l’an dernier, il y avait plus de 250 000 personnes au défilé… « C’est tout de même une foule importante. Je pense que la sécurité ici est primordiale, les gens y viennent parce qu’ils se sentent en sécurité, ajoute le directeur général de Fierté Montréal. C’est absolument nécessaire pour la communauté, surtout dans un contexte super polarisé dans les médias. Il y a aussi l’aspect de curiosité, de venir voir toute cette diversité des groupes et des allié.e.s. J’aime voir cette croissance-là. Ces Journées communautaires ont intérêt à être mieux connues, elles servent à s’éduquer entre nous, à en apprendre davantage, c’est un endroit parfait pour ça. »
Des spectacles dans le Village
Normalement, la SDC du Village organise ses propres prestations sous la houlette de Louis Guillemette : numéros de cirque, musique, danse, drags, etc. Par contre, durant la Fierté, la SDC du Village a confié à Fierté Montréal d’organiser des spectacles, dans le Village, du 1er au 11 août prochain, et ce, en plus des shows qu’on retrouve aux Jardins Gamelin (square Émilie-Gamelin). « On va dévoiler sous peu la programmation de ces shows qui débutent à 16 h. Ces spectacles font évidemment relâche durant les Journées communautaires parce qu’il y a déjà beaucoup trop de monde dans le secteur, mais [ils] se dérouleront les autres jours. On en fera l’annonce sous peu », de spécifier Simon Gamache. Bien entendu, on ne voulait pas en dire plus pour ne pas « vendre le punch » comme on le dit si bien. C’est donc à surveiller ! 6 André C. Passiour [email protected]
INFOS | LES JOURNÉES COMMUNAUTAIRES : dans le Village, rue Sainte-Catherine
et rue Atateken, le vendredi 9 août et le samedi 10 août, entre 11h et 17h.
http://www.fiertemontreal.com