Le 19 septembre dernier, c’était fête au Club Date. Avec chanteurs et chanteuses, dont Sylvie Desgroseillers et ALex Nevsky, invités spéciaux et buffet, on s’est amusé ferme pour cet anniversaire digne de mention. C’était bombance et plaisirs ! Oui, le début des années 1980 ont été fastes et empreintes de vigueur alors que le Village se développait et que plusieurs bars et clubs se sont établis. À l’origine, le Date était un piano bar avec des chanteurs et chanteuses qui allaient percer dans le milieu du spectacle. Puis, le Karaoké a continué à réunir des gens amateurs de chansons, y compris plusieurs vedettes.
L’instant d’un soir d’ailleurs, l’ancien gérant de longue date et chanteur, Paul Mathieu (du resto Rebel-Complexe Sky), y est venu faire un petit tour et un petit tour de chant, également. «C’est comme ça d’ailleurs qu’à commencé le Club Date, avec de la chanson, du piano, et Paul Mathieu, qui était le gérant de l’endroit a introduit le Karaoké un ou deux jours par semaine. Finalement, cela a attiré encore plus de clientèle et le bar s’est consacré au Karaoké de manière définitive. Par contre, le Date a toujours aussi su entraîner la visite d’artistes établis du milieu du spectacle, il y en a eu tellement que je ne pourrais pas en mentionner quelques-uns», dit Danny Jobin, le copropriétaire du Date avec son conjoint Vincent Bruneau. Encore dernièrement on a pu apercevoir d’ailleurs au club les Patsy Gallant, Gabrielle Destroismaisons, Marleen Ménard et plusieurs autres.
Tu veux chanter du Elvis Presley, du Céline Dion, du Michèle Richard, pourquoi pas, ou encore du Taylor Swift ? «Depuis toujours, le Club Date a été une place pour se regrouper, pour chanter, pour avoir du plaisir, pour rencontrer aussi, évoque Danny Jobin, qui est propriétaire du bar depuis 14 ans maintenant. Nous avons souvent des groupes de cinq à dix personnes, c’est une clientèle fidèle et stable qui connaît le personnel du club, il y a des gens qui sont devenus des amis. C’est ça qui fait toute la force du Date et qui lui a permis de durer aussi longtemps.»
Danny Jobin y a été barman plusieurs années à partir de 2005. Il avait acheté le bar parce que «Richard Bureau, le propriétaire de l’époque, était malade et ne pouvait plus réellement s’en occuper à plein temps». Richard Bureau est d’ailleurs décédé en 2016 des suite d’une longue maladie.
Depuis que Danny Jobin est aux commandes, il a effectué avec son équipe travaux par-dessus travaux pour rénover le club et l’embellir. «Nous avons toujours voulu le rendre au goût du jour, de l’améliorer constamment. Le système de Karaoké est flambant neuf, nous avons l’option de filmer les prestations avec des caméras, nous avons refait les assises des banquettes et la peinture est fraîche à plusieurs endroits du club. Vincent [Bruneau, le copropriétaire] reste toujours à l’affût de ce qu’il y a à faire et travaille autant que moi à améliorer à la fois le Date, le Stock Bar et le District [Vidéo Lounge]», poursuit-il. Danny Jobin et Vincent Bruneau sont aussi les copropriétaires de ces deux autres clubs du Village ainsi qu’avec George Pappas pour le bar de danseurs nus Stock qui a reçu un lifting salutaire de fond en comble.
Danny Jobin fait une pause dans l’entrevue et désire remercier les drag queens qui ont aidé le club à passer à travers la pandémie. «La drag Eva Peach Smith nous a fait découvrir ce que c’était que le ‘’sing along’’ et cela à contribué à maintenir le club», note-t-il.
L’avenir du club ne semble pas inquiéter Danny Jobin. Il ne sera plus là dans 40 ans dit-il en rigolant, mais il croit bien que la chanson restera dans le cœur des gens. «Le Karaoké va demeurer parce qu’il y a beaucoup de talents, des gens accomplissent leurs besoins de s’extérioriser et d’avoir du plaisir de chanter ici parce qu’ils ne peuvent pas aller dans de grandes salles. Et puis il y a la popularité du Date : toutes les téléréalités viennent y faire un tour à un certain moment pour une soirée ou un événement particulier. Nous avons accueilli les personnalités de La Voix, Big Brother, etc. C’est intéressant parce qu’ils y amènent leurs fans mais aussi la clientèle du bar qui désirent les voir, il y a une certaine proximité qui s’installent à travers le Karaoké.»
Si l’avenir du Date Karaoké n’inquiète pas Danny Jobin, c’est plutôt tout ce que le Village vit en ce moment qui le préoccupe. «Il faut que les gouvernements s’occupent réellement des problématiques que l’on voit dans le Village en ce moment. Il faut d’autres gouvernements plus alertes sur ces questions-là de toxicomanie, d’itinérance, de logements, etc.
Il nous faut des gouvernements aussi plus à l’écoute de ce que vivent aussi les commerçants, il faut qu’on n’arrête de nous rabaisser. Personne ne vient nous voir lorsque nos terrasses sont brisées pour nous dire qu’on va nous aider. Personne ne nous demande notre avis. Oui, il faut mettre plus de ressources pour ces problématiques-là, mais il faut à la fois entendre les commerçants. Autrefois, le Village gai était réputé pour être sécuritaire, ce serait dommage de perdre le Village parce qu’on n’arrive pas à régler ces problèmes et que tout est concentré ici», fait-il remarquer.
Bref, à moins d’une catastrophe épouvantable qui frapperait la ville, l’avenir de cette petite entreprise qui compte quelque 37 employés est bien assurée et le personnel avenant et cool est aux petits oignons avec la clientèle de jour comme de soir.
«J’aimerais remercier la SDC [Société de développement commercial] du Village, en particulier Gabrielle Rondy [la directrice générale] et Gilles Paquette [le responsable des membres] pour leur collaboration à l’organisation de cette festivité, ils nous ont prêté l’estrade pour le spectacle extérieur, mais aussi parce qu’ils sont toujours là pour aider les commerçants. Je leur parle au moins deux fois par semaine et je les remercie beaucoup pour leur coopération. Ça aussi ça aide lorsqu’on a un commerce dans le Village», de souligner le très sympathique Danny Jobin.6
INFOS | Le Date Karaoké
1218, rue Sainte-Catherine Est, Montréal.
Tél. : 514-521-1242 ou https://www.ledatekaraoke.com