Mercredi, 26 mars 2025
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    Une expo par des artistes afroqueers au Centre communautaire

    Les 26 et 27 février prochain, oui, pour deux jours seulement, le Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal, en collaboration avec la Fondation Massimadi (le festival de films et vidéos afro-caribéens queer de Montréal), présente une toute nouvelle exposition intitulée «Everyone dreams about me». Dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs, cet organisme de la rue Plessis, à Montréal, nous propose les oeuvres de cinq jeunes artistes afroqueers qui se racontent ainsi à travers leurs créations, leurs vécus, en tant à la fois que personnes queers et afrodescendantes. Inspirée par les auteurs James Baldwin et Fabrice Nguena, «Everyone dreams about me» nous invite à une réelle rencontre faite d’ouverture, de diversité et de fraternité.      

    Le titre de l’exposition, «Everyone dreams about me», «a été inspiré par une conversation entre Audre Geraldine Lorde [une professeure afro-américaine, écrivaine, activiste et féministe, entre autres, NDLR], et James Baldwin [auteur afro-américain de romans, de poésies, de pièces de théâtre, etc., NDLR] dans “Revolutionary Hope: A Conversation Between James Baldwin and Audre Lorde” : “Nobody was dreaming about me. Nobody was even studying me except as something to wipe out.” (“Personne ne rêvait de moi. Personne ne m’étudiait sauf comme quelque chose pour laquelle on voulait se débarrasser.”)

    On trouvait que cela était à propos pour cette exposition destinée à donner plus de visibilité et d’espace de diffusion à des artistes afroqueers comprenant une multitude de techniques. Ce qui comptait le plus, c’était le récit, le vécu de ces artistes-là, de leurs œuvres en tant que personnes racisées et de la difficulté qu’ils ont à exposer leurs créations […]», d’expliquer l’organisatrice de cette exposition Louna Carbeti.

    «En fait, c’est basée aussi sur le livre de Fabrice Nguena, “AfroQueer” (Écosociété, 2024), dans lequel il parle des expériences de vie, des vécus des personnes afroqueers si différentes du reste de la population des communautés LGBTQ+, continue Louna Carbeti qui est bénévole au Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal. L’idée de cette  exposition vient de là et de la collaboration avec la Fondation Massimadi et son réseau d’artistes afroqueers et qui nous a soutenu dans ce projet-là avec enthousiasme.» Louna Carbeti mentionne au passage, également, la politologue et féministe décoloniale Françoise Vergès et ses nombreux ouvrages comme référence ici et qui cadre bien avec cette activité-ci.

    Cinq artistes en tout ont répondu à l’appel lancé par le Centre et par Massimadi. On retrouvera donc Fenyx (@nushka.flo) : artiste multidisciplinaire, iel présentera une installation proposant sa réflexion autour d’un.e imaginaire ancêtre queer ; Musah (@nimatalksconcepts12) : qui est photographe et membre actif du centre communautaire, il est souvent présent aux événements pour prendre des photos, et qui est arrivé à Montréal il y a très peu de temps ; Sarah (@sarahbeg.art) : artiste peinture, son art s’inspire surtout de l’identité afro, elle va nous offrir pour l’exposition son interprétation de l’intersection Afro et Queer. Il y a aussi Daylen (@its.daylen) : artiste multidisciplinaire à l’univers coloré, iel présentera des sculptures ; et Ra’anaa Yaminah (@raanaa_yaminah) : iel présentera une installation sur sa vision des genres.

    Louna Carbeti, organisatrice de l’exposition
    Everyone dreams about me

    Déjà, les artistes en arts visuels ont très peu de lieux de diffusion, si on y ajoute le facteur racial, cela devient encore plus difficile. C’est l’un des principaux objectifs de cette exposition : de pouvoir offrir une salle pour y exposer des œuvres créées par des artistes afroqueers. «Ici, on perçoit une identité raciale qui les façonne, c’est une population marginalisée moins représentée dans la culture. C’est un art qui parle à la communauté afroqueer puisqu’elle peut s’identifier à cet art-là. L’art prend ici différentes facettes que l’on peut voir et c’est vraiment qualitatif ce que ces artistes-là font et présentent. Cela donne l’occasion à la population québécoise de voir quelque chose à laquelle elle n’est pas habituée», de dire Louna Carbeti.

    Mais ce n’est pas tout puisque cette exposition s’inscrit également à l’occasion du lancement de la nouvelle collection Afro’Queer de la Bibliothèque à livres ouverts (BALO) et qui enrichi ainsi la documentation. «Cela va de la BD, du livre jeunesse, des romans mettant vedette des personnages afrodescendants, de la poésie, etc. Donc, on s’est rendu compte qu’on avait déjà une quarantaine et de livres, une collection à laquelle est venue s’ajouter environ une autre quarantaine de bouquins pour presque 90 ouvrages en tout dans cette collection de la Bibliothèque du centre communautaire», de souligner Louna Carbeti qui est dans un programme d’échange de l’Office franco-québécois pour la Jeunesse (Service civil français) et qui connaît ainsi son tout premier hiver québécois rigoureux !

    Le mercredi 26 février, il y a entrée libre pour le grand public, alors que le jeudi 27 février, de 19h à 21h, on pourra rencontrer les artistes qui seront sur place.

    INFOS | Exposition, «Everyone dreams about me» au Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal, 2075, rue Plessis, Montréal. ev.moishistoiredesnoirs.com/event/895

    Tél. : 514-528-8424 ; massimadi.ca ou ccglm.org

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