Dimanche, 9 novembre 2025
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    «Pour se réapproprier son corps»

    Le Dr Alexis Laungani est un chirurgien plasticien de renom basé à Montréal, reconnu pour son expertise en chirurgie esthétique et reconstructive. Fort de plus de 20 ans de formation médicale, le Dr Laungani est membre de plusieurs associations professionnelles, telles que la World Professional Association for Transgender Health et l’Association des spécialistes en chirurgie plastique et esthétique du Québec, et il offre une gamme étendue d’interventions. Son approche centrée sur le patient, combinée à une maîtrise des techniques chirurgicales modernes, fait de lui une référence en matière de chirurgie plastique à Montréal. Rencontre.

    Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours : où avez-vous fait votre formation en chirurgie esthétique ?
    Alexis Laungani : J’ai obtenu mon diplôme de médecine avec haute distinction à l’Université de Liège en 2008, puis j’ai complété une résidence de six ans en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. J’ai ensuite été invité à la Mayo Clinic, aux États-Unis, où j’ai d’abord mené des recherches en microchirurgie, avant d’y compléter une seconde résidence complète en chirurgie plastique dans l’un des programmes les plus reconnus en Amérique du Nord. À mon retour, j’ai obtenu mes équivalences de diplôme en médecine au Canada, puis réussi les examens du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, me permettant d’obtenir le titre de spécialiste en chirurgie plastique. Ce parcours m’a offert une formation rigoureuse et une vision internationale, que j’applique aujourd’hui dans une pratique centrée sur l’excellence technique, l’esthétique et l’humanité.

    Qu’est-ce qui vous distingue dans votre approche ?
    Alexis Laungani : Mon approche repose sur une écoute attentive et une grande rigueur technique. J’accorde une importance particulière à la personnalisation des soins : chaque patient·e arrive avec une histoire, une morphologie, des attentes et des sensibilités uniques. Mon objectif est de proposer des interventions justes, élégantes, durables et qui s’intègrent harmonieusement à la personne et à son mode de vie. On m’a dit un jour que je ferais un bon psychologue en plus d’être chirurgien. Je prends ça pour un beau compliment !

    Quel rôle joue la communauté LGBTQ+ dans votre pratique ?
    Alexis Laungani : Une grande partie de ma patientèle s’identifie LGBTQ+, notamment
    des personnes trans ou non binaires, ainsi que des hommes gais. Ce lien s’est construit
    naturellement, en partie parce que je fais moi-même partie de la communauté, mais aussi parce que je propose un espace de soins respectueux, informé et sécurisant. Je comprends les nuances identitaires, les attentes esthétiques particulières, et je m’efforce d’offrir des soins alignés avec les parcours de chacun·e.

    Dr Alexis Laungani

    Quelles sont les interventions les plus demandées dans votre pratique actuelle ?
    Alexis Laungani : En chirurgie, la liposuccion haute définition est très en demande (parfois en combinaison avec la pose d’implants pectoraux par exemple), surtout chez les hommes et chez les personnes transmasculines. Les interventions faciales comme la rhinoplastie, le jawline sculpting ou les blépharoplasties précoces sont également populaires. En soins non chirurgicaux, les traitements injectables ciblés visant à accentuer ou adoucir certains traits (menton, mâchoire, pommettes) sont fréquents. La chirurgie mammaire (pose d’implants, réductions mammaires, lift des seins, etc.) et les procédures de féminisation ou de masculinisation du visage occupent aussi une place importante. Enfin, je vois aussi beaucoup de patient.es, qui présentent des séquelles de perte de poids (excès de peau, perte d’élasticité), soit après chirurgie ou prise de médicaments comme le fameux Ozempic.

    Recevez-vous des patient·e·s de l’extérieur du Québec ?
    Alexis Laungani : Oui, de plus en plus. Une partie significative de mes patient·e·s vient de l’extérieur de la province, ou même de l’étranger. Montréal est reconnue pour son expertise en chirurgie plastique, mais aussi pour son ouverture et son approche humaine. Le bouche-à-oreille joue un rôle central dans cette dynamique.

    Est-ce que vous adaptez vos techniques pour répondre aux besoins spécifiques de la patientèle LGBTQ+ ?
    Alexis Laungani : Absolument. Les techniques doivent être pensées en fonction du projet esthétique et identitaire de chaque personne. Cela peut inclure des ajustements dans le body contouring, la chirurgie du visage ou les traitements injectables. Il s’agit de respecter les codes esthétiques propres à chaque identité, tout en offrant des résultats naturels et cohérents. Je n’aime pas tant les approches « cookie cutter ». Chacun.e devrait pouvoir être libre de donner à son corps l’interprétation qu’il en souhaite.

    Avez-vous observé une évolution des demandes esthétiques dans ces communautés ?
    Alexis Laungani : Oui, on note une évolution assez marquée. Les patient·e·s sont mieux informé·e·s, les demandes sont plus précises et plus assumées. On assiste à une véritable déconstruction des tabous entourant les soins esthétiques, en particulier chez les hommes cis et trans. Ce n’est plus un sujet honteux ou marginal : c’est un outil d’alignement personnel, souvent très réfléchi. Aujourd’hui, investir dans le bonheur personnel est une recette gagnante. Dans un monde incertain, pouvoir se retrouver en harmonie avec soi-même n’est plus un luxe mais une nécessité.

    Comment gérez-vous les attentes influencées par les réseaux sociaux ou les standards des applications de rencontre ?
    Alexis Laungani : Les réseaux sociaux ont ce bon côté qu’ils ont permis de démocratiser les soins esthétiques et de faire émerger de nouvelles esthétiques queer. Mais ils véhiculent aussi des modèles irréalistes, filtrés, souvent normatifs. Je gère donc les demandes avec beaucoup de pédagogie et de franchise. Mon rôle n’est pas de reproduire des filtres ou des stéréotypes, mais d’accompagner mes patient·e·s dans un projet réaliste et épanouissant. Il arrive que je déconseille certaines interventions, ou que j’aide à reformuler un objectif esthétique. L’essentiel, pour moi, c’est que la demande vienne d’un besoin personnel sincère, et non d’une pression extérieure ou de « trends ».

    Comment gérez-vous les attentes irréalistes ou les demandes très influencées par des stéréotypes ?
    Alexis Laungani : Avec transparence et éthique. Je prends le temps d’expliquer, de montrer des exemples réalistes, et je refuse une intervention si elle ne me semble pas appropriée. Mon objectif est de protéger mes patient·e·s, parfois même contre des élans irréfléchis. Une bonne chirurgie ne doit jamais travestir une identité, mais au contraire la renforcer de manière juste et subtile.

    Qu’aimeriez-vous que le public comprenne mieux à propos des personnes LGBTQ+ qui
    choisissent la chirurgie esthétique ?

    Alexis Laungani : Que ce n’est pas une démarche superficielle. Pour beaucoup, c’est
    une manière de se réapproprier leur corps, de se libérer d’un inconfort profond, de mieux se reconnaître dans leur reflet. La chirurgie esthétique, dans ce contexte, est un acte intime, affirmatif, parfois même réparateur. Elle participe à une construction identitaire qui mérite d’être respectée et accompagnée avec bienveillance.

    INFOS | https://dralexislaungani.com
    @dralexislaungani
    T. 514-647-6728

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