Lundi, 22 septembre 2025
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    Une Hedda audacieuse et queer signée Nia DaCosta

    Transposée dans l’Angleterre des années 1950, cette relecture ingénieuse du classique d’Ibsen Hedda, par la scénariste et réalisatrice Nia DaCosta (Candyman, 2021) insuffle à la pièce une nouvelle énergie féministe et une audace queer assumée. Porté par Tessa Thompson, Imogen Poots et la comédienne allemande Nina Hoss, Hedda devient à l’écran une œuvre originale et inventive qui ouvre la 21e édition du Festival international du film Black de Montréal, le 24 septembre.

    Tout juste mariée et déjà rongée par l’insatisfaction, Hedda (Tessa Thompson), fille du défunt général Gabler et passionnée d’armes à feu, pousse son mari George (Tom Bateman), un universitaire timide mais ambitieux, à organiser une fête somptueuse que le couple n’a pas les moyens de se payer. Parmi les invités se trouve Eileen Lovborg (Nina Hoss), écrivaine célébrée pour un ouvrage sur la sexualité — et rivale directe de George pour un poste convoité. Pour Hedda, chaque convive devient un pion dans un jeu cruel qu’elle orchestre avec une précision implacable.

    Sublimé par la photographie de Sean Bobbitt et les décors raffinés de Cara Brower, le film nous plonge dans un univers de décadence et de tromperie. Au centre trône la performance magnétique de Tessa Thompson, qui incarne une héroïne hédoniste et implacable, coincée dans les carcans sociaux qu’elle ne peut s’empêcher de dynamiter.

    Cette Hedda discrètement queer a épousé George sur un coup de tête. Lors d’une réception dans leur vaste demeure, elle manipule ses invités au fil d’une soirée catastrophique, entre verres de martini, répliques assassines et menaces plus sombres.

    Parmi les convives : Eileen Lovborg (Nina Hoss), un personnage masculin chez Ibsen et, ici, une ancienne amante d’Hedda. Elle arrive, au sommet de sa carrière d’autrice et professeure, accompagnée de sa nouvelle compagne, Thea Clifton. Le récit devient ainsi une confrontation entre portraits de femmes prises dans l’étau des conventions, chacune réagissant avec son propre mélange de courage, de lucidité ou de désespoir. Cela permet d’explorer trois trajectoires différentes vers l’affirmation et l’autonomie féminines.

    Nia DaCosta, qui s’est imposée avec le remake de Candyman (2021) et qui finalise 28 Years Later: The Bone Temple (dont la sortie est prévue en janvier prochain) a choisi de patienter avant de concrétiser Hedda. Elle avait rédigé une première version du scénario en 2018, l’a mise dans un tiroir, et a attendu d’avoir le poids nécessaire à Hollywood pour faire le film qu’elle voulait faire. Elle a donc réalisé Candyman, puis The Marvels, qui devait durer 22 mois… et qui en a pris plus du double.

    Pour la réalisatrice, Hedda représente un objectif profondément personnel : « J’ai beaucoup réfléchis à ce que signifie pour moi la liberté. Pas seulement comme artiste, mais comme personne racisée, comme femme noire en Amérique. Comment vivre libre? Pour moi, cela passe aussi par ma carrière : atteindre un point où je peux créer sans ingérence excessive, sans compromis qui trahiraient ma vision. »

    Distribué par Amazon MGM Studios, HEDDA ouvrira 21e édition du Festival International du Film Black de Montréal, le 24 septembre 2025, sortira en salle fin octobre à Montréal (dans quelques salles), puis sera disponible sur Prime Video environ une semaine plus tard.

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