Personne n’ignore la quantité de péchés commis par la papauté au cours de son histoire : meurtres, baises à droite et à gauche avec des hommes et des femmes, intrigues politiques, etc.
La liste étant semble-t-il presque illimitée. Bien évidemment, on invoque pour expliquer ces comportements qu’il s’agit d’actes du passé imputables à des périodes troubles de l’histoire et que, de nos jours, la structure de l’Église est aussi droite qu’un cadre de porte. Vraiment ?
Garry Wills, professeur d’histoire à la Northwestern University, semble pourtant avoir une toute autre perception des choses. Dans un ouvrage fascinant, il décortique l’hypocrisie inhérente à l’infrastructure papale actuelle, ses répercussions sur la structure même de l’Église catholiques ainsi que sur l’ensemble de la société.
En fait, selon l’auteur, l’Église se révèle actuellement incapable de faire face à l’imbroglio de faussetés et de contradictions dans lesquelles elle est plongée : elle se refuse à faire face à la vérité. Après tout, n’est-elle pas infaillible?
L’auteur dresse un portrait fort complet des incohérences les plus flagrantes du discours papal. On peut citer la question de l’Holocauste, la contraception, l’avortement, le sida, la conspiration du silence concernant la pédophilie, l’exclusion des femmes de la prêtrise et la perception générale de l’Église à l’égard des femmes. À cela s’ajoute, bien évidemment, l’homosexualité à l’intérieur même de l’Église (très importante, merci!) ainsi que le discours sur l’homosexualité qu’elle tient (très noir), la création de faux saints pour se donner bonne conscience, le kidnapping d’enfants exercés par le pape (une histoire absolument rocambolesque et choquante), etc.
Bref, un ouvrage absolument fascinant et très dérangeant.
Papal Sin : Structures of deceit / Garry wills. Toronto : Doubleday, 2000. 326p.