Un roman initiatique qui m’a laissé un peu perplexe. Le récit est articulé autour du personnage de Samuel et débute à Montparnasse, dans les années 60.
Celui-ci a perdu son père et vit seul avec sa mère dans une vieille maison menacée d’expropriation pour faire place à un projet domiciliaire important. Un mouvement de résistance se met en place mais, peu à peu, Samuel prend conscience que même ceux qui disent appuyer sa cause ne cherchent au fond qu’à profiter de la situation.
Il en viendra éventuellement à dynamiter le projet et passera ensuite trois ans en prison où il sera livré à la brutalité du sexe entre hommes, une sexualité qu’il apprendra toutefois, et paradoxalement, à aimer.
Un lieu où il apprendra également les plaisirs de l’écriture. C’est à ce moment que le récit tombe dans un surréalisme quelque peu surfait. Le narrateur – Samuel – semble alors devenir un simple avatar de l’auteur – Christophe Donner – avec qui il partage alors des éléments biographiques. Par la même occasion, le récit change du tout au tout et nous entraîne dans une recherche identitaire déstabilisante qui passe par une rencontre avec Hervé Guibert.
La conclusion laisse également quelque peu perplexe puisqu’on demeure avec le curieux sentiment que les trente dernières pages furent rédigées en vitesse, sur un coin de table, pour terminer un récit que l’auteur n’arrivait pas à conclure.
Ainsi va le jeune loup au sang / Christophe Donner. Paris : Grasset, 2003. 261 p.