Plus de 35 ans après avoir pénétré dans un univers caché au sein d’un œuf de verre, François Laplante se retrouve encore une fois plongé dans une réalité décalée de celle dans laquelle nous évoluons.
Contrairement à ce qu’il avait fait pour La cité dans l’œuf, publié en 1969, dont les racines plongeaient directement dans les œuvres de Jean Ray et de Howard P. Lovecraft, Michel Tremblay présente ici une incursion dans un fantastique dont la prémisse principale est avant tout centrée sur les démons intérieurs des personnages.
François Laplante découvre donc une porte située près du Monument national, une porte qui ne devrait pas s’y trouver et qui le conduit dans un bar malfamé où il recevra les confessions d’âmes désespérées de s’en extirper afin de rejoindre le «paradis», à savoir la scène du Monument national.
Chacun relate les grandes lignes de sa vie ainsi que ses derniers moments. Gloria, Willy Ouellette, Valentin Dumas (le Français qui a perdu sa langue deux fois) et Jean-le-Décollé : chacun a rencontré un destin tragique et représente, à sa façon, une facette de l’univers de la Main.
Chacun, également, a vécu ses derniers instants entre les mains de Tooth-pick dont on recevra, en toute fin de parcours, une confession surprenante.
Un Tremblay comme on les aime : amusant et bouleversant, qui éclaire sur la nature humaine tout en conservant une part d’ombre sur ses personnages afin de leur laisser un peu de mystère.
De ces romans dont on ne peut se détacher l’esprit et le cœur, même une fois la lecture terminée!
Le trou dans le mur / Michel Tremblay. Montréal; Paris : Leméac; Actes Sud, 2006. 243p.