Interdit dès sa publication en 1955, la Commission du livre considérant qu’il pouvait corrompre les mineurs, il aura fallu attendre plus de 55 ans pour accéder à nouveau à cette première œuvre d’Éric Jourdan qui ne peut assurément laisser indifférant.
Deux cousins, Pierre et Gérard, passent l’été de leur 17 ans à la campagne où, après de longs mois, lourds d’un silence à fleur de peau, éclot finalement un amour passionnel et enivrant.
Mais quel avenir peut-il s’ouvrir à deux jeunes hommes face à des pères tyranniques et à une société française corsetée? Nier ses sentiments et se ranger dans une relation maritale insatisfaisante et malsaine ou plonger pleinement et embrasser un destin qui comportera une part de tragique?
Nul besoin de dire qu’il ne s’agit pas de l’un de ces contes à la Walt Disney où tout finit par une chanson. Ce sont cependant les drames que nous pressentons qui rendent le récit si bouleversant et si attachant.
Sans aucun doute, une œuvre majeure de la littérature française empreinte d’un lyrisme et d’une passion déconcertante chez un auteur qui n’avait que 16 ans lors de sa rédaction.
Incontournable!
Les mauvais anges / Éric Jourdan. Paris : La Musardine, 2011. 192p. (Lectures amoureuses)