Si aujourd’hui, l’édifice de la Station C est occupé par le bar Apollon, une boîte de nuit à la mode, l’histoire de cet immeuble a suivi l’évolution du quartier.
Connu autrefois sous le nom de «Station C», l’édifice sera d’abord un bureau de poste conçu, en 1911, dans la plus pure architecture néo-classique typique du début du siècle. Avec le déclin du quartier qui s’amorce dans les années 1950 et des coûts d’exploitation trop élevés, Postes Canada prend la décision de fermer la succursale. La Station C restera inoccupée jusque dans les années 1980 alors qu’un groupe d’artistes le transforme pour devenir le Théâtre Félix-Leclerc. Ils y construisent une annexe en béton. Mais l’aventure est de courte durée et le théâtre fait faillite.
Il faudra attendre que le K.O.X., ce mythique bar gai ouvert en 1982 sur la rue Montcalm (par Bruce Horlin) y déménage ses pénates en 1992. C’est l’ère de gloire, les soirées à la «new-yorkaise» y font fureur, on ne compte plus les «lineups» ni les DJ internationaux. Le BBCM y tiendra plusieurs partys des plus délirants !
Au sous-sol, le Katakombes, un bar underground, voit l’escouade de la moralité de la police envahir ses murs, c’était en février 1994. Près de 170 personnes y seront arrêtées cette nuit-là. Le K.O.X. survivra de peine et de misère jusqu’en 1996. Pendant plusieurs années, la Station C demeure une coquille vide. On pense même l’aménager en centre communautaire LGBT, au début les années 2000.
En 2003, deux hommes d’affaires français y opèrent un centre consacré à l’art actuel. Mais les rénovations sont trop coûteuses et les revenus ne sont pas au rendez-vous. On met la clé sous la porte. À l’été 2006, d’autres entrepreneurs occupent la bâtisse reconvertie en sexclub gai à l’européenne ! C’est que la Cour suprême du Canada venait de statuer sur la légalité de tels établissements. Sexclub ou pas, la clientèle n’afflue pas et, encore une fois, le bel édifice est laissé aux éléments.
Une multitude de projets s’avèrent n’être que des rumeurs. Finalement, en décembre 2011, les promoteurs de l’ancien Club Parking y ouvrent deux bars et l’édifice reprend vie, cette fois-ci avec le club Apollon au rez-de-chaussée et un bar cuir au sous-col, rebaptisé en l’honneur du premier bar Katakombes